jeudi 25 avril 2019

Enquête photo #3 : l'Inconnue d'Algérie

Bonjour ! Poursuite des mes enquêtes photo avec cette jeune femme qui m'est toujours inconnue à ce jour.




Le photographe



La photo a été prise en Algérie, c'est indéniable. J'ai d'ailleurs retrouvé l'état civil du photographe : Henri (ou Henry) EICHACKER (ou EICHAKER). Il est né en Algérie en 1871, d'une famille alsacienne qui a sans doute quitté la région en raison de la guerre franco-prussienne de 1870. Henri Eichaker s'est marié en 1898 à Alger et semble y avoir travaillé une bonne partie de sa vie car j'ai retrouvé quelques clichés de lui dans la presse ancienne des années 20 et 30.

Voici quelques exemples (sources : Retronews ou Gallica)



L'écho d'Alger - 09/08/1929

L'écho d'Alger - 05/04/1936


J'ai également retrouvé des photos sous le même format que la mienne sur le site spécialisé de Delcampe.

Origine de la photo


Revenons à l'origine de cette photo. Elle me vient de ma grand-mère Gisèle Bousse (comme celle de l'enquête #2) qui la tenait sans doute de sa mère voire de ses grands-parents. En effet, ma grand-mère est née en 1914, sa mère en 1888 et ses grands-parents maternels en 1864. Je ne parle pas des grands-parents paternels car ma grand-mère n'a pas connu son père.

Cette photo est au format carte de visite, format apparu à la fin des années 1880 et très répandue jusqu'au début du 20e siècle ce qui totalement corrélé par l'âge du photographe décrit plus haut.

Mais alors, si cette photo appartenait aux grands-parents de ma grand-mère, qui représente-t-elle ? Personne dans cette famille n'a jamais mis les pieds en Algérie. Une amie ? La fille d'amis ? Des cousins éloignés ? Cette jeune femme pourrait aussi être une parfaite inconnue et la photo simplement une publicité dudit photographe ramenée en souvenir. Oui mais par qui  ?

N'ayant aucune piste a priori, j'ai commencé par en éliminer certaines à savoir les frères et sœurs des grands-parents.


Recherche du côté des oncles et tantes


Fratrie d'Adolphe Alexandre Nique

     
  • 1 frère germain : Jules Émile Eugène Nique (1866-ap.1941). Il était lampiste et a vécu dans l'Aisne mais aussi en région parisienne auprès de ces filles. Filles qui sont nées dans les années 1890 donc cela ne peut pas être l'une d'elles sur la photo.
  • 1 frère utérin : Paul Carlier (1877-1943) que j'ai déjà évoqué dans l'enquête précédente et qui a vécu entre l'Aisne et la Somme. C'est sa fille unique Paulette que j'ai identifié dans cette enquête.
  • 1 sœur utérine : Aline Carlier (1872-1964) mariée avec Christophe Armand Thiéry dont deux filles nées dans les années 1890. Cela ne peut pas être l'une d'elles non plus. D'ailleurs je pense les avoir identifiées sur une autre photo.

Les trois frères d'Irma Polixène Leroy 


  • Athanase Alexandre Leroy (1856 - 1867) : décédé en bas âge.
  • Alfred Alexandre Leroy (1859 - ?) : il a eu trois fils et une fille entre 1878 et 1892. La fille, c'est Marie-Jeanne (1892 - 1988), que j'ai connue. 
  • Athanase Aristide Leroy (1868-1947) : il s'est marié à Paris et y a vécu jusqu'au décès de son épouse en 1918 avant de retourner dans l'Aisne. Ils ont eu 1 fils et 2 filles mais ces dernières sont décédées en bas âge. 

Où chercher alors ?



Faut-il alors rechercher du côté des cousins germains ? Du côté d'Irma j'en compte au moins 18 et du côté d'Adolphe seulement 2 : Lucie Carlier (1869-1939) qui n'est jamais sortie de l'Aisne et décédée sans postérité. Marie Élisa Nique, née en 1854, dont je ne sais rien : elle a disparu de Montescourt-Lizerolles. Je ne l'ai évidemment pas retrouvée en Algérie.

Resterait ensuite les cousins plus éloignés, les témoins, les amis, etc. Ce serait à n'en plus finir. En définitive, est-ce que cela en vaut la peine ?

Pour finir, un internaute m'avait suggéré que cette jeune femme fût de confession juive. Je ne vois pas comment il a pu en arriver à une telle conclusion. Sa tenue est une tenue d'indigène prêtée par le photographe et il m'apparaît impossible de deviner la confession d'une personne à partir de son visage - sans parler du caractère tendancieux de la démarche ! Toutefois, si tel était vraiment le cas cela résoudrait mon problème : je n'ai malheureusement aucune ascendance ou collatéralité juive...

A suivre...

mercredi 10 avril 2019

Mais quel est votre prénom Monsieur Nard ?

Pour les généalogistes qui ont des ancêtres en Corrèze au XIXe siècle, n'aviez-vous pas remarqué à quel point c'est le bazar dans l'état civil de ce département ? Des dates erronées, des prénoms modifiés, des parents introuvables... C'est le cas pour moi dans la commune rurale de Saint-Bonnet-Elvert, commune d'un peu plus d'un millier d'habitants à cette époque.


Situation géographique de Saint-Bonnet-Elvert - Source Corrèze Tourisme


Le point de départ : Jeanne Nard


Tout commence à partir de Jeanne Nard, mon AAGM, que j'évoque dans cet article. Elle est née à Saint-Bonnet-Elvert en 1846, de Marie Nard et de père inconnu. C'est un certain Jean Nard, grand-père de la nouvelle-née, qui déclare la naissance.
Sur l'acte de mariage de Jeanne, en 1877, à Tulle, avec Julien Bourdin-Grimand, il est indiqué que sa mère Marie est décédée à Saint-Bonnet-Elvert en 1873. On retrouve facilement l'acte en question car la date est correcte. En revanche Marie y est dite fille de Gabriel et Jeanne Bétailloulou.

Gabriel ? Ce n'était pas Jean, le père de Marie ? C'est donc lui que je vais appeler par la suite Monsieur Nard.

Extrait de l'acte de naissance de Jeanne Nard - Saint-Bonnet-Elvert - AD19

Extrait de de l'acte de décès de Marie Nard - Saint-Bonnet-Elvert - AD19

Les enfants de Monsieur Nard


Cherchons d'abord l'acte de naissance de Marie, en 1823. Là, Monsieur Nard s'appelle Gabriel, a 30 ans et est couvreur. Très bien. Cherchons les autres enfants.

En 1826 naît Michelle Nard. Monsieur Nard s'appelle cette fois Jean mais est toujours couvreur. Son âge n'est pas précisé.
Michelle se marie en 1847 avec Louis Brousse. Elle est dite fille de Jean et de Jeanne Bétailloulou, décédée le 26 septembre 1832. Elle meurt en 1890. Sur l'acte on indique qu'elle est fille des défunts Jean et Marie Bétailloulou. Là c'est la mère a changé de prénom. Monsieur Nard s'appelle toujours Jean dans les actes concernant Michelle Nard.

Extrait de l'acte de naissance de Michelle Nard - Saint-Bonnet-Elvert - AD19


En 1830 naît Joseph Nard. Monsieur Nard se prénomme toujours Jean, est toujours couvreur mais l'âge n'est pas non plus précisé. Joseph décède en 1835. Sur son acte, il est toujours fils de Jean et Jeanne Bétailloulou (qui devrait être mentionnée comme défunte mais ne l'est pas).

Il n'y a pas d'autres enfants, que ce soit avant 1823 ou après 1830,  Jeanne Bétailloulou étant décédée en 1832. D'ailleurs sur son acte de décès, c'est son nom qui est cette fois erroné puisqu'elle est nommé Bourlioux, patronyme aussi courant dans les parages. Pourtant il s'agit bel est bien d'elle car c'est son acte qui est mentionné au mariage de Michelle Nard. Ce n'est pas son époux qui déclare son décès et il n'est d'ailleurs même pas nommé. Jeanne Bétailloulou est simplement dite mariée !

Quid de l'acte de mariage de Monsieur Nard et Jeanne Bétailloulou ?

Les mariages de Monsieur Nard ?


Puisque Monsieur Nard s'appelle Jean ou Gabriel selon les actes, on doit pouvoir trouver un mariage avec l'un ou l'autre prénom avant 1823 mais que nenni !

En revanche on trouve en 1821 le mariage d'Antoine Nard et de Jeanne Betailloulou. Antoine Nard est dit avoir 38 ans, cultivateur, né à Saint-Martial-de-Gimel le 24 avril 1783, fils de Jean et Léonarde Faucher.

Extrait de l'acte de mariage d'Antoine Nard - Saint-Bonnet-Elvert - AD19


Premier problème : l'âge ne colle pas. Monsieur Nard est censé avoir 30 ans en 1823, il ne peut donc en avoir 38 deux ans plus tôt. Ensuite la profession, je sais qu'à cette époque on pouvait en changer facilement mais les métiers de cultivateur et de couvreur sont quand même éloignés.
Ensuite : Sa naissance. L'acte de baptême est introuvable aux lieu et date indiqués. Cependant, Jeanne Bétailloulou est a priori la bonne ! En effet les parents sont les mêmes que sur son acte de décès en 1832.

Et justement, un an après son décès, on trouve le mariage d'un Gabriel Nard avec Marie Tayssandier. Sur l'acte on découvre que les parents sont les mêmes qu'Antoine à savoir Jean et Léonarde Faucher qui, entretemps, sont décédés en 1825 et 1820. Malheureusement il n'y est pas fait mention d'un veuvage. On découvre bien plus tard que ce Gabriel est décédé en 1871, toujours à Saint-Bonnet-Elvert. Là encore, Jeanne Bétailloulou n'existe pas sur cet acte, seulement Marie Tayssandier.

Notons enfin que Gabriel Nard et Marie Tayssandier ont eu un fils, Jean, en 1833. Sur l'acte le père est dénommé Jean Nard...

Alors, est-ce que Monsieur Nard est à la fois Antoine et Gabriel, en plus de Jean ? Le comble est qu'aucun ne sait signer donc il n'y a aucun moyen de comparaison.
Regardons donc toute la fratrie dans ce cas !


Les enfants de Jean Nard & Léonarde Faucher


Jean Nard (Gimel-les-Cascades 1757 - id. 1825) et Léonarde Faucher (Saint-Martial-de-Gimel 1759 - id. 1820) se sont mariés le 17 janvier 1783 à Gimel-les-Cascades, dont :
  • Jeanne (1784 - 1784),
  • Antoine : né le 24 mai 1785 et non pas le 24 avril 1783. Il se marie en 1810 avec Léonarde Rivière puis refait sa vie au décès de cette dernière en 1811 à Champagnac-la-Noaille. Il y décède en 1847. Cet Antoine n'est donc pas l'Antoine cité précédemment. Ce n'est pas Monsieur Nard,
  • Marie (1788 - 1788),
  • Marie Jeanne (1789 - ?),
  • Martial (1791 - 1854), marié en 1818 avec Léonarde Faucher, parfaite homonyme de sa mère,
  • Gabriel (1796 - 1871) : c'est celui qui s'est marié avec Jeanne Tayssandier en 1833. Monsieur Nard ?
  • Léonarde (1798 - ?),
  • Marie Jeanne (1800 - ?), mariée en 1828 avec Antoine Roubertou,
  • Pierre (1806 - 1875), marié en 1834 avec Jeanne Laurent.
Conclusion : l'étau se resserre sur Gabriel Nard ! Mais comment être bien sûr que Monsieur Nard soit bel est bien Gabriel ?

La solution par la déclaration de succession


Les archives départementales de la Corrèze mettent à disposition sur leur site les tables des successions et absences jusqu'en 1940. Pour la commune de Saint-Bonnet-Elvert, il faut rechercher dans le bureau d'Argentat.
En principe les déclarations de successions doivent intervenir six mois après le décès mais pour le cas de Gabriel Nard celle-ci est arrivée en... 1877 ! Soit six ans après son décès. Entre temps, Marie Nard, sa fille mais aussi celle de Jean (vous suivez, ça va ?) est décédée en 1873.


Table des successions et absences - Gabriel Nard - AD19 Bureau d'Argentat

Nouvelle curiosité : dans la colonne des héritiers, il y a noté "ses fils", or si on fait le récapitulatif des enfants (quel que soit le prénom du père), nous avons deux fils dont un décédé et deux filles dont l'une décédée.

J'ai pu alors récupérer la déclaration correspondante grâce au aux bénévoles du Fil d'Ariane :



Déclaration de succession de Gabriel Nard - AD19

On y voit clairement que l'héritière est Michelle Nard, veuve Brousse, fille du défunt ! Or on a vu plus haut que Michelle Nard est la fille de Jean Nard et Jeanne Bétailloulou. L'acte ci-dessous indique que Gabriel Nard est veuf que Marie Tayssandier. Conclusion : Monsieur Nard s'appelle Gabriel, il est bien né en 1796, s'est marié en 1821 avec Jeanne Bétailloulou puis en 1833 avec Marie Tayssandier et est décédé en 1871 à l'âge de 75 ans.

Pour récapituler, voici une frise qui rappelle les différents prénoms qu'il a portés d'après les actes d'état civil :


Frise créée avec frisechronos

dimanche 7 avril 2019

Enquête photo #2 : Erreur sur la personne

Aujourd'hui, deuxième article sur mes "Enquêtes Photos". Je vais vous parler de Paulette.

Paulette, c'est elle, la voici, avec son regard noir intense. On sait qu'elle s'appelle ainsi car elle signe derrière la photo, qui est au format carte postale :

Paulette - Archives Familiales

Le Verso


Cette photo fait partie d'un lot rangé dans une boite à bijoux qui appartenait à ma grand-mère Gisèle Bousse et sans doute à sa mère auparavant. Pour moi cela faisait nul doute, il s'agissait de Paulette Coquelet (1918-2002), sa cousine issue de germains, que j'ai connue seulement âgée. Ici elle semble avoir entre 18 et 25 ans.

Fort de cette trouvaille, je l'envoie à ma mère, qui a bien plus connu Paulette.

- Ben non c'est pas Paulette !
- Ah bon ? Ben c'est écrit derrière pourtant.
- Tu vois bien que cette femme a les cheveux sombres. Paulette était blonde dans sa jeunesse et elle a les yeux bleus. Et puis elles ne se ressemblent pas du tout.
- Et m....

Par la suite j'ai retrouvé des photos de Paulette Coquelet jeune dont celle ci-dessous et on se rend finalement qu'il n'y aucune ressemblance.

Paulette Coquelet vers 1937-38 - Archives familiales


Raté donc. Ce n'était pas notre Paulette. Celle que je considérais comme une 3ème grand-mère, n'ayant pas connu ma vraie grand-mère décédée 10 ans avant ma naissance.

Recommençons depuis le début. Déjà il y a plusieurs choses qui ne pouvaient pas coller :
  • Le format carte postale est apparu durant la Grande Guerre (selon les sources...) et aurait perduré jusque dans les années 30. Si cela avait été "ma" Paulette, cette photo daterait au minimum de 1938. Pourquoi pas mais j'en doute.
  • On voit clairement au dos que la photo a été prise à Abbeville. Paulette n'y a jamais vécu et n'y ai jamais allé.
  • Cette Paulette signe "nièce et cousine", or si cette photo avait été envoyée par Paulette Coquelet à mon AGM et/ou ma GM, elle n'aurait signé que "cousine". Je vous mets l'arbre de parenté pour comprendre :

Lien de parenté entre Paulette Coquelet et Gisèle Bousse - Arbre Geneanet

  • Autre problème : mon AGM n'avait pas de nièce, juste une fille et un neveu. En revanche elle avait quelques oncles et tantes. Par conséquent, ce peut-il que cette Paulette soit la fille de l'un d'eux ?

 

Les oncles et tantes de Berthe Nique


Berthe Louise Irma Nique est née à Remigny (Aisne) en 1888, de Adolphe Alexandre (Remigny 1864 - Etampes-sur-Marne 1924) et d'Irma Polixène Leroy (Remigny 1864 - Etampes-sur-Marne 1920). Elle a une soeur, Désirée Berthe Jeanne, dite Jeannette (Paris 1899 - Château-Thierry 1979) qui, elle, a eu un fils, Marc.

Du côté de son père elle a :
  • Un oncle Jules Emile Eugène (Remigny 1866 - ap. 1941), marié avec Marie Jeanne Doche (Remigny 1866 - Issy-les-Moulineaux 1930), dont Lucie et Alfréda. Pas de Paulette de ce côté-ci.
  • Une tante Aline Carlier (Remigny 1872 - Fargniers 1964), mariée avec Christophe Thiéry (Murvaux 1868 - ap. 1918), dont Yvonne et Marguerite.
  • Un oncle Paul Léon Ernest Carlier (Remigny 1877 - ?) : aucune information à son sujet au moment de ma recherche. Une piste alors : il s'appelle Paul; aurait-il eu une fille Paulette ?
Du côté de sa mère :
  • Un oncle Alfred Alexandre Leroy (Remigny 1859 - ?), marié avec Célina Leclère (Montigny-le-Franc 1857 - Remigny 1915) dont Arthur, Alfred, Jean et Marie-Jeanne (cette dernière mère de "ma" Paulette).
  • Un oncle Athanase Aristide Leroy (Remigny 1868 - Saint-Paul-aux-Bois 1947), marié avec Désirée Cassina (Villejuif 1872 - Paris 1918) dont Eugénie et Mathilde.
Conclusion : point de Paulette parmi les enfants de ses oncles/tantes.

Je suis donc revenu à l'étude du cas de Paul Carlier. Son acte de naissance n'ayant aucune mention marginale, je le pensais dans un premier temps mort en bas âge, en nourrice dans une autre commune que celle de sa naissance.

La découverte de la lignée de Paul Carlier


Finalement j'ai découvert sa fiche matricule sur le site des AD de l'Aisne sur laquelle figure une information intéressante :

Extrait de la fiche matricule de Paul Carlier - Classe 1897 Bureau de Laon - AD Aisne

Il résidait donc à Fargniers (commune de Tergnier) à l'âge de 20 ans. J'ai donc regardé s'il s'y était marié, sans succès. Puis j'ai vérifié dans les registres de Tergnier sans plus de succès. Finalement, la commune ayant plusieurs villages rattachés, c'est à Quessy que ma recherche porte ses fruits.

Il s'est donc marié en 1902 avec Théodosie Geneviève Pelletier, elle aussi native de Remigny. Je suis donc retourné aux registres de cette commune pour récupérer son acte de naissance. Qu'ai-je vu en mention marginale ? Décédée à Abbeville en 1971 ! L'étau s'est donc resserré sur ce couple ! Restait plus qu'à chercher si une Paulette était née de leur union.

Il n'a pas fallu chercher bien longtemps : le 15 août 1903 est née à Quessy, Paulette Louise Léontine Carlier. Elle se marie le 18 avril 1925 à Abbeville avec Maurice Abel Adrien Verdun. Elle décède le 5 décembre 1982 à Mareuil-Caubert, non loin d'Abbeville.

Conclusion


Il y avait bien erreur sur la personne ! Ci-dessous l'arbre de parenté (le plus court car elles avaient plusieurs liens) entre Paulette Carlier et mon arrière-grand-mère.


Arbre Geneanet

Paulette était donc la nièce de mon AAGP Adolphe Alexandre Nique et la cousine de mon AGM Berthe. Je peux même dater plus précisément la photo au maximum en 1924, année du décès d'Adolphe Alexandre Nique. Elle avait donc au plus 21 ans.
Pour l'anecdote, Paulette Carlier et Paulette Coquelet sont également cousines, elles ont même 13 liens de parenté d'après le calcul Geneanet :


Calcul de parenté par Geneanet


Bien plus tard, quand les recensements de la Somme ont été mis en ligne, j'ai pu constater que Paulette était fille unique. Or, j'ai une photo d'une autre (?) jeune femme, prise également à Abbeville et certainement à la même époque, sans aucune signature au dos cette fois. Mais qui est-ce donc ? Paulette avec une autre coupe de cheveux ? Sa mère ?

Vous l'aurez deviné, je ne suis pas physionomiste !

Même lieu, même époque, même personne ? - Archives familiales

 


mercredi 3 avril 2019

Enquête photo #1 : La photo dans le livret militaire

Je commence une série d'articles sur mes tentatives d'identification de personnes sur des photos anciennes issues de différentes branches de ma famille.

Ces articles seront évolutifs en fonction de l'avancement de mes recherches. Je considérerai donc qu'un article est terminé quand le ou les individus de la photo concernée seront formellement identifiés.

Ce premier article concerne une photo d'identité (volante) retrouvée dans le livret militaire de Charles Coquelet (Saint-Quentin 1889 - Paris XIIIe 1932). Charles Coquelet était l'époux de Marie Jeanne Leroy (Liez 1892 - Paris XIVe 1988), cousine germaine de mon AGM Berthe Nique (Remigny 1888 - Château-Thierry 1969). Le couple avait deux filles : Jeanne Marie (Saint-Quentin 1910 - Le Cateau-Cambrésis 1978) et Paulette (Paris XIIIe 1918 - Longjumeau 2002). Les documents et photos en ma possession de cette famille me viennent de cette dernière, décédée sans postérité.


Inconnu à ce jour - archives familiales

Premier constat : cette personne paraît bien trop âgée pour être Charles Coquelet qui est décédé à l'âge de 43 ans. J'ignore les causes du décès mais même s'il avait été très malade, je ne pense pas qu'il aurait pu vieillir à ce point. Par ailleurs j'ai une autre photo supposée de Charles Coquelet en présence de son épouse :

Charles Coquelet (présumé) et Marie Jeanne Leroy vers 1910 - archives familiales


De plus, j'ai son signalement via sa fiche matricule et cela ne correspond pas tout à fait :


Extrait de la fiche matricule de Charles Coquelet - Classe 1909 Bureau de Saint-Quentin - AD Aisne


Pour tenter alors d'identifier cette personne, il faut d'abord dater la photographie. Ce n'est d'ailleurs pas parce qu'elle était dans un livret militaire de 1909-1912 qu'elle date de cette époque. Pour moi elle a dû "atterrir" là par hasard à n'importe quel moment, même après le décès de Charles Coquelet.
Elle est au format identité donc elle aurait très bien pu être utilisée pour une carte de combattant ou une carte d'identité donc au plus tôt dans les années 30.

Il faut donc s'intéresser à la famille de Charles :
  • Son père : Firmin Émile, né en 1863 à Êtreux, décédé à Paris XIIe en 1916, à l'âge de 53 ans.
Je ne pense pas que ce soit lui car :
    1. La photo semble avoir été prise bien après 1916.
    2. L'inconnu me semble plus âgé encore.
    3. Le signalement trouvé sur sa fiche matricule ne correspond pas (nez camus notamment).
Extrait de la fiche matricule de Firmin Émile Coquelet - Classe 1883 Bureau de Saint-Quentin - AD Aisne

  •  Son frère (faux?) jumeau Firmin : né en 1889 à Saint-Quentin et décédé en 1933 au Kremlin-Bicètre.
Quant à lui, je l'ai identifié formellement sur une autre photo. Par ailleurs il est décédé à 44 ans donc ça ne colle pas.

Firmin Coquelet, sa femme Julie Peugnet et leur fille Yvonne, après 1915 - archives familiales - photo retouchée


  • Son frère puîné Louis Charles : né en 1892 à Saint-Quentin et décédé en 1959 dans la même ville.  
Idem, je l'ai identifié formellement sur une autre photo et il n'y a guère de ressemblance avec mon inconnu :

Louis Charles Coquelet vers 1918 - Archives familiales


  • Chercher du côté des oncles paternels et maternels ?
    1. Firmin Émile Coquelet n'avait a priori qu'un frère : Louis Léonard, décédé en 1901 donc ça ne peut pas être lui.
    2. Son épouse Marie Olivier (décédée à Garches en 1941) avait a priori trois frères : Euranie Joseph décédé en 1912, Charles Joseph décédé en 1916 et Charles Henri Joseph dont je perds la trace quelque part dans l'Aisne et qui n'a jamais mis les pieds à Paris.  
    3. Les oncles par alliance ? Vraiment peu probable.

Conclusion non définitive


Aujourd'hui il m'est impossible d'être formel sur l'identité de cette personne. Était-il de la famille ? Était-ce un ami ? Ou bien l'une des personnes que j'ai décrites ci-avant mais qui aurait méchamment vieilli et/ou maigri ? Il me faut explorer d'autres pistes pour le savoir.