mercredi 24 juin 2020

La longue agonie de mon double patronyme


« Mais Grimaud, c'est le nom de ta mère ? »

Voilà ce que j'entendais sans cesse à l'école primaire puis au collège et à chaque fois je répondais évidemment que non sans pour autant pouvoir donner une explication précise. Mon double patronyme a toujours suscité la curiosité - parfois de la moquerie - des jeunes et des professeurs, et a subi des transformations plus ou moins volontaires. Du logiciel informatique archaïque qui limitait le nom à 10 caractères (sympa pour les malgaches) à la moquerie enfantine en passant par l'oubli de la moitié du patronyme par les étourdis, mon nom a été outragé, brisé, martyrisé mais enfin libéré par mes recherches généalogiques.

Depuis la loi du 18 juin 2003 relative à la dévolution du nom de famille en France, il est très courant de voir des enfants porter un double patronyme : celui des deux parents, comme dans la tradition espagnole par exemple. Auparavant il était aussi fréquent d'adjoindre le nom de sa mère pour former un double patronyme : c'était alors un nom d'usage.

Quid de mon propre patronyme ? Les doubles patronymes étaient fréquents dans les régions montagneuses ou dans les hauts plateaux où les déplacements étaient plus difficiles à une époque lointaine. On se retrouvait alors avec de nombreuses familles portant le même nom du fait des mariages endogamiques. C'est donc le cas pour mon nom qui est d'ailleurs monophylétique c'est à dire qu'il est issu d'un seul foyer, ou d'un seul village.

Mon patronyme est en effet originaire de Souclin, village dans les hauteurs du Bugey, dans l'Ain. A-t-il toujours été orthographié Bourdin-Grimaud ? Non bien sûr, l'orthographe des patronymes français ne s'étant figée que vers le début du XXe siècle. Nous allons voir en passant en revue les ancêtres agnatiques de mes filles que « l'agonie » de mon nom fut longue au gré de l'instruction de leurs porteurs mais aussi de celle des curés et des maires qui se sont succédé.


Photo de Souclin prise en 2004 - archive personnelle
 

Sosa 2048 - Claude Grimand


De Claude Grimand et de son épouse Antoinette (« Anthoine » dans les registres) Berchet, je ne sais absolument rien : aucun acte BMS retrouvé concernant l'un ou l'autre. Ils sont simplement mentionnés dans les actes de baptême d'au moins 5 de leurs enfants. Claude s'y appelle toujours « Grimand », aucune trace de « Bourdin ». Je n'ai retrouvé aucune signature de lui, je suppose donc qu'il était illettré.


Claude Grimand tel qu'il est écrit dans les actes de baptême de ses enfants

Sosa 1024 - Claude Grimand (1679-1740)


Ce Claude, né en 1679, du couple précédent, a été baptisé « Grimand », s'est marié avec Pierrette Dupont (ca.1693-1773) en tant que Claude Grimand et a toujours le même nom sur l'acte de sépulture, son décès étant survenu en 1740. Il ne signait pas plus que son père.

MAIS !

Le couple a eu 17 enfants. Oui, oui, 17. Dix-Sept. Et sur une bonne moitié des actes de baptême, le père est appelé Claude Bourdin Grimand. Au début j'ai pensé que « Bourdin » n'était apparu qu'au bout de l'énième enfant pour ensuite rester à tout jamais mais que nenni. La dénomination « Bourdin Grimand » ou « Grimand » est aléatoire au fil des actes !

Jugez-en :
  1. Marie (1711-?) baptisée Grimand ;
  2. Benoîte (1712-1782) baptisée Grimand, mariée Grimand, décédée Grimand ;
  3. Gabrielle (1713-?) baptisée Grimand ;
  4. Étiennette (1715-?) baptisée Grimand ;
  5. Clément (1716-?) baptisé Grimand ;
  6. Marie (1717-?) baptisée Bourdin Grimand ;
  7. Claudine (1718-1745) baptisée B(o)urdin Grimand, mariée Bourdin Grimand et décédée Grimand Bourdin ;
  8. Anthelmette (1720-1791) baptisée Bourdin Grimand, mariée idem et décédée Bourdain Griman !
  9. Anthelme (1721-1800), sosa 512, j'y viens après ;
  10. Marie (1722-?) baptisée Grimand ;
  11. Josephte (1723-?) baptisée Grimand ;
  12. Benoît (1724-1751) baptisé Grimand, marié Bourdin Grimand et décédée de nouveau Grimand ;
  13. André (1726-1758) comme Benoît ;
  14. Gabriel (1728-1776) baptisé Grimand puis décédé à Sainte-Julie sous le nom Bourdin Grimand ;
  15. Catherine (1729-1756) baptisée Bourdin Grimand mais inhumée Grimand ;
  16. Joseph (1731-?) baptisé Bourdin Grimand ;
  17. Joseph (1732-1808) baptisé Grimand mais marié et décédé Bourdin Grimand.
Que de changements !


Sosa 512 - Anthelme Bourdin Grimand (1721-1800)


Sur son acte de baptême, le sosa 512 de mes filles, Anthelme Bourdin Grimand est dénommé « Enterme Burdin Grimand » mais on peut aisément deviner que le u devait se prononcer ou. 
Il s'est marié deux fois, une première en 1743 avec Gabrielle Duloz Janin (encore un double patronyme) puis en 1754 avec Pierrette Dupont, homonyme de sa mère ce qui prète à confusion. D'ailleurs aucune des deux n'a jamais eu de double patronyme alors que cela aurait été nécessaire. Sur les deux actes de mariage, Anthelme est bien dénommé comme sur son acte de baptême sauf qu'il a retrouvé le o manquant.
Lorsqu'il est décédé en 1800 (27 pluviôse an VIII), ce n'est évidemment plus un curé qui a rédigé son acte mais un maire dont la maîtrise de l'orthographe importait peu. En effet Anthelme est devenu Anthelme Bourdin Griment. Cette écriture phonétique révèle néanmoins un point important sur lequel je reviendrai plus tard.
Anthelme Bourdin Grimand ne signait pas lui non plus, hélas, mais plusieurs Anthelme Grimand vivaient à la même époque que lui à Souclin, cousins ou non, ce qui amène pas mal de confusions. Il en est d'ailleurs de même pour certains de ses frères et sœurs.


Extrait de l'acte décès d'Anthelme Bourdin Grimand avec une autre orthographe - Archives de l'Ain


De ses deux mariages, Anthelme a eu 8 enfants, dont l'un, un autre Anthelme, est décédé à l'hospice de Lyon en 1820. Ce dernier a conservé son double patronyme malgré le fait qu'il a quitté son village natal.
Quant aux autres enfants, la conservation du double patronyme est aléatoire selon les curés et les maires qui ont rédigé les actes.

Sosa 256 - Jean Bourdin Grimand (1745-1815)


Encore un cas compliqué que cette génération qui ne signe toujours pas. Jean, fils d'Anthelme et de Gabrielle Duloz Janin a été baptisé en 1745, toujours à Souclin, et sur l'acte il est indiqué être le fils d'Anthleme Grimand Bourdin et de Gabrielle Janin !
En 1773, il va se marier à Bénonces, un village voisin, avec Françoise Froquet. Sur l'acte, l'orthographe habituelle des patronymes est respecté : fils d'Anthelme Bourdin Grimand et de défunte Gabrielle Duloz Janin. Petit problème néanmoins, le n de Grimand peut facilement être pris pour un u. Vous l'aurez deviné, ce ne sera pas la dernière fois.


Regardez bien ! 

 
Les enfants, parlons-en !

  1. Anthelme (1774-1782) a été baptisé Grimand ;
  2. Joseph (1777-1841), sosa 128, a été baptisé Bourdin Grimand ;
  3. Claude (1779-?), quant à lui, on lit sur l'acte Bourdin Grimond ;
  4. François (1782-?), baptisé Burdin Grimaud.


Sosa 128 - Joseph Bourdin Grimand (1777-1841)


Devinez quoi ? Lui non plus ne signe pas. 5 générations d'illettrés ne pouvaient déjà pas donner à l'époque quelque stabilité orthographique au patronyme. Si Joseph est bien né Bourdin Grimand, son acte de mariage est ambigu puisque l'agent municipal souclinois, qui écrivait pourtant bien, s'est légèrement emmêlé les pinceaux : «... Joseph Grimand cultivateur demeurant à Fay hameau de cette commune âgé d'environ vingt ans fils légitime de Jean Bourdin Grimand... »

De son union avec Marie Cagnin (1777-1838), ne naîtront que deux enfants (ouf) :

  1. Pierre Joseph (1800-1867), qui saura signer. Nous verrons juste après.
  2. Jean (1804-1880), qui ne saura pas. Ce qui est invraisemblable pour lui c'est qu'on retrouve son acte de naissance en double exemplaire mais avec deux orthographes différentes, Bourdin Grimand et Bourdin Griment ! 

Ce qui est étrange, c'est que le maire signe les deux actes. Pourtant il y a des différences de graphie - Archives de l'Ain



Sosa 64 - Pierre Joseph Bourdin Grimand (1800-1867)


Comme son frère Jean, Pierre Joseph, a son nom orthographié Bourdin Griment sur son acte de naissance. Il sera en revanche le premier lettré de ma lignée agnatique. En tant que propriétaire cultivateur il a été a priori une personnalité importante du village car il a signé de nombreux actes d'état civil avant de fonder une famille. En revanche, sa signature a quelque peu évolué avec le temps. On se demandera ce qui a pu se passer en 1850 car sa signature n'est plus du tout la même et il s'est donné la peine d'écrire son nom en entier en ajoutant le mot père car son fils aîné signe juste à côté.


Evolution de la signature de Pierre Joseph Bourdin Grimand entre 1822 et 1850


Une chose est sûre : le n de Grimand peut facilement être pris pour un u. D'ailleurs, les indexeurs de Filae se sont bien fait avoir...

Quant à ses enfants qu'il a eus de son mariage avec Claudine Peron (1805-1852), c'est le même topo que les générations précédentes. Certains sont notés avec le double patronyme avec plusieurs variantes orthographiques, le n plus ou moins à l'envers, une seule partie du patronyme, etc. Le dernier né est Julien, mon trisaïeul, en 1850. Il n'y a que sur l'acte de naissance de ce dernier que son père signe avec son nom entier.

Sosa 32 - Julien Bourdin Grimand (1850-1892)


Julien est donc né Jullien Bourdin Grimand (ou Grimaud selon la lecture de l'acte). Je crois que c'est celui dont le nom verra le plus de transformations dans sa vie mais ceci n'est pas étonnant : cantinier dans un régiment militaire, il a quitté son département natal pour se marier en Corrèze puis a migré en Île-de-France, plus exactement à Pantin. Par ailleurs nous nous rapprochons d'une époque où il y a de plus en plus de personnes qui savent lire et écrire.

Ainsi Julien :
  • est né Bourdin Grimand (ou Grimaud) ;
  • est matriculé Bourdin Grimand avec le n parfaitement écrit.
  • s'est marié Bourdin-Grimand à Tulle. J'insiste sur le trait d'union que je vois apparaître pour la première fois.
  • est décédé Bourdin-Grimond à Paris. Le trait d'union est toujours là mais nous avons un o à la place du a.
  • signe Bourdin seulement ou Bourdin Grimaud selon les actes.

Bourdin Grimand bien écrit sur la fiche matricule de Julien en 1870 - Archives de l'Ain


C'est la migration de la famille à Pantin (Seine-Saint-Denis) qui sera le tournant de la transformation orthographique du double patronyme. On le remarque avec les actes de naissances des enfants de Julien.

  1. Joseph (1879-1879) né et décédé à Saint-Bonnet-Elvert au nom de Bourdin Grimand ;
  2. Joseph (1880-1880) né et décédé à Brice au nom de Bourdin Grimond (selon la lecture / indexation) ;
  3. Joseph (1881-1927), mon arrière-grand-père né Bourdin-Grimaud à Pantin ;
  4. Jeanne (1881-1882), sa jumelle, née et décédée avec l'orthographe identique ;
  5. Victor (1883-1936), idem. Voir mon article qui lui est dédié.
  6. Jeanne Adèle (1888-1888), idem.

On voit donc qu'à partir de 1881, mon patronyme s'écrivait déjà comme actuellement. Pourtant un certificat de bonne conduite établi au nom de mon trisaïeul en 1882 fait apparaître le nom sous la forme écrite sur son acte de naissance. Qu'a-t-il pu se passer pour qu'il en soit ainsi ? Mystère. Ce qui est étrange, c'est qu'au niveau de la phonétique il n'y a guère de similitude : le son -and est très différent du son -aud même si on prend en considération l'accent des différents départements traversés par Julien et sa famille. Nous allons voir par la suite que cette orthographe n'a pas été figée tout de suite.


Sosa 16 - Joseph Bourdin-Grimaud (1881-1927)


Sur tous les actes d'état-civil concernant Joseph et son frère Victor, l'orthographe reste la même que sur leur acte de naissance. Victor ira même jusqu'à faire écrire sur son acte de mariage en 1905 que c'est la bonne orthographe en correction de l'acte de décès de son père. Exit Bourdin Grimand ? Pas tout à fait.

En raison du décès inopiné de leur père, les deux frères, alors mineurs, ont été placés en foyers en Côte-d'Or, leur mère ne pouvant subvenir à leurs besoins. Leur recrutement militaire s'est effectué là-bas en 1901 et 1903. Que lit-on sur les fiches matricules ?


Là c'est bien un n ! - Archives de la Côte-d'Or



Là c'est n'importe quoi, Grimaud est pris pour un prénom...


Quant à leur signature :


Signature de Joseph sur son acte de mariage à Paris en 1905


Signature de Victor sur son acte de mariage à Pantin en 1905


Joseph n'a eu qu'un seul enfant avec son épouse Marie Bernoville (1886-1954) : mon grand-père Marcel. Quant à Victor, il a eu 9 enfants avec sa femme Marie Schibi dont malheureusement 4 mort-nés et 3 morts en bas âge. Un garçon et une fille atteindront l'âge adulte. Tous les actes concernant ces personnes sont écrits avec la même orthographe qu'actuellement. Nous verrons en conclusion ce qu'il en de cette branche.

Enfin, quid des recensements ? Eh bien à Pantin, ils ne s'appelaient plus que « Bourdin ».

Sosa 8 - Marcel Bourdin-Grimaud (1907-1982)


Je fais court concernant mon grand-père. Si à l’État-Civil l'orthographe reste la même, lui-même ne s'embêtait guère avec son patronyme, il se faisait appeler « Marcel Bourdin » pour aller plus vite et signait très rarement « Bourdin-Grimaud », excepté sur ses cartes d'identité.


Signature de Marcel sur sa dernière carte d'identité


Carte Vermeille Cinéma de mon grand-père


Signature de Marcel sur l'acte du second mariage de sa mère

Il n'y a guère que l'armée qui s'est permis une facétie supplémentaire sur notre nom de famille :


Il ne manquait plus que celle-là en fait !


Sosa 4 - Bernard Bourdin-Grimaud (1947-2017)


Cela va vite pour la génération de mon grand-père et celle de mon père : ils étaient fils uniques. Donc, là, c'est bon ? On ne touche plus à l'orthographe de notre nom ?

Oui et non.

Plus haut, j'évoquais l'importance du trait d'union. Eh bien à l’État-Civil, il y a une discrète différence entre ses deux fils, mon frère et moi donc : j'ai le trait d'union mais pas lui. Aucune importance, me direz-vous. Eh bien si, du moins sur les documents officiels. Cela nous a amusé quand nous l'avons appris alors que le contexte ne s'y prêtait pas. En effet lors de notre rendez-vous avec le notaire pour établir le certificat de notoriété de notre père, ce dernier nous a bien fait vérifier sur ledit document que le trait d'union était bien présent aux bons endroits ! Autrement ce pourrait être un motif d'invalidité... Grotesque mais bon à savoir !

Enfin, avec le temps, les signatures ne sont devenues guère représentatives du patronyme que l'on porte... Voici celle de mon père, je vous épargnerai la mienne :




Conclusion


Avec l'informatisation, à moins d'un cataclysme, mon double patronyme ne devrait plus connaître aucune modification majeure. Il risque d'ailleurs de disparaître : je n'ai que des filles - mais grâce à la loi citée en introduction, elles pourraient imposer leur nom - et mon frère n'a pas d'enfant. Quant à la branche de Victor Bourdin-Grimaud : les derniers descendants encore vivants ne sont que des femmes très âgées aujourd'hui. Le patronyme disparaîtra donc avec elles.

Cependant, la véritable orthographe est sans aucun doute « Bourdin Grimand », nous l'avons vu avec les sosa les plus anciens ainsi qu'avec l'écriture phonétique en -ment. Quid des collatéraux que je n'ai pas cités ? Eh bien, il existe toute une branche qui a très vite quitté Souclin pour s'installer dans des communes voisines, Lagnieu pour certains, ou Villebois pour d'autres. Le double patronyme y est resté, très souvent orthographié « Bourdin Grimand » mais aujourd'hui parfois indexé à tort « Bourdin Grimaud » (Geneanet, Filae, si vous me lisez...) Il existe même une famille qui a vu son patronyme dériver en « Bourdin-Grimaut » alors que le père était né « Grimand ». Cette branche a depuis disparu.

Aujourd'hui, moins de 5 foyers porte le double patronyme d'origine, dont un habitant encore dans son village-berceau. J'ai même retrouvé une cousine au sixième degré sur Facebook, notre ancêtre commun étant Joseph Bourdin Grimand, sosa 128, évoqué dans cet article. Elle a trouvé cela épatant la façon dont notre nom a traversé les siècles.

Si d'aventure vous croisez une personne portant ce double patronyme, quelle que soit l'orthographe, vous pourrez conclure qu'elle m'est forcément apparenté. Bon courage car cette bête curieuse se fait rare et vous aurez peut-être envie de la fuir. En effet, d'un point de vue étymologique vous seriez en face d'un menteur cruel ou masqué. ;-)

5 commentaires:

  1. On a l'habitude de changements d'orthographe des patronymes, mais là, c'est vrai que c'est particulièrement complexe ! En tout cas, belle étude patronymique :)

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  2. Super et courageuse présentation des délices d'un double patronyme

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  3. l'histoire d'un double patronyme est toujours riche d'enseignements, et il n'est pas toujours facile de la reconstituer. Et c'est vrai qu'il faut faire très attention au trait d'union lorsqu'il existe, j'ai eu quelques problèmes à ce sujet il y a quelques années.

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  4. Super étude bien intéressante à lire. Je pense qu'il faut travailler à développer une fratrie masculine pour tes filles afin que ce patronyme ne disparaisse pas :))

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  5. Un excellent article qui se lit avec beaucoup d’intérêt.

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