mercredi 22 décembre 2021

Enquête photo #12 : mais d'où sort ce douanier ?

Voici une photo qui m'a donné beaucoup de fil à retordre. Elle me vient, comme tant d'autres, de ma chère cousine Paulette Coquelet (Paris 1918 - Longjumeau 2002), plus exactement cousine issue de germains de ma grand-mère paternelle, dont j'ai tant et tant parlé sur ce blog. Si cette photo ainsi que toute sa collection est entre mes mains aujourd'hui, c'est parce que Paulette n'a jamais eu d'enfants et qu'elle ne connaissait pas ses neveux. Elle est donc devenue très proche de ma famille et je la considère comme une grand-mère de substitution, ma grand-mère réelle étant décédée prématurément en 1970.

Bref ! Voyons un peu cette photo dont l'enquête a débuté en 2016 !




Cette photo, que je datais d'avant la Grande Guerre ou du tout début, nous montre deux soldats dans des uniformes peu communs de mon avis. N'étant pas expert en uniformes militaires, j'ai d'abord fait appel aux spécialistes en la matière sur le Fil d'Ariane : réponse catégorique pour la personne de gauche, c'est un douanier en raison de la grenade et du cor qui apparaissent sur le collet. En revanche, pas d'idée précise sur la seconde personne. Je décide donc dans un premier temps de me concentrer sur ledit douanier.

Pour l'anecdote, au départ j'ai cru que c'était un soldat d'un régiment de territoriale car j'ai pris le cor et la grenade pour une ancre marine.

L'impasse du douanier

 
Ma chère Paulette est née en 1918 et sa soeur en 1910. Elles n'avaient pas de frère. J'ai donc concentré les recherches sur les oncles, voire grands-oncles mais je me suis vite cassé le nez :
  • leur mère Marie-Jeanne Leroy (Liez 1892 - Paris 1988) avait 3 frères :
    • Arthur Honoré Leroy (1878-1942) a fait partie de plusieurs régiments d'artillerie ;
    • Alfred Athanase Leroy (1883-1959), je l'avais déjà identifié sur d'autres photos ;
    • Jean Gabriel Leroy (1887-1981), a fait partie de plusieurs régiments d'artillerie comme l'aîné.
  • leur père Charles Coquelet (Saint-Quentin 1889 - Paris 1932) avait 2 frères et un beau-frère :
    • Firmin (1889-1933), jumeau, déjà identifié par ailleurs ;
    • Louis Charles (1892-1959), également ;
    • Gabriel Pradillon (1905-1959) : trop jeune et de toute façon exempté du service militaire.
  • leur grand-mère paternelle Marie Catherine Prudence Olivier (Inchy-en-Artois 1864 - Garches 1941) avait 3 frères dont 2 trop âgés mais reste :
    • Alfred Charles Joseph Olivier (1873-1916) : il n'a fait partie que du 120e RI donc ça ne colle pas.
  • Quant aux autres branches, leurs membres étaient soit trop âgés soit déjà identifiés.
 
La plupart des ancêtres et collatéraux des sœurs Coquelet étant de l'Aisne, je me suis tourné vers la base indexée des registres matricule des AD du département, une recherche par profession étant possible. En indiquant douane ou douanier dans le champs idoine, cela me retourne une liste de noms, environ une trentaine de mémoire. Malheureusement, aucun de ces noms n'a apporté de pierre à l'édifice. De plus il faut savoir qu'un douanier à la vie civile ne se retrouve pas forcément dans un régiment de douaniers et inversement...

J'étais donc dans une impasse.
 

Des recherches étendues

 
Plus tard, en élargissant mes recherches, je suis tombé sur un individu qui aurait pu faire l'affaire : Paul Léon Ernest Carlier (Remigny 1877 - Abbeville 1943) : il avait un menton à fossette comme l'homme de la photo et a eu le grade caporal ce qui est corrélé avec les deux galons que l'on peut distinguer. Mais cette piste est vite balayée : Paul Carlier a fait partie d'un régiment du génie avant d'être affecté spécial dans une section de chemin de fer de campagne. Qui plus est, pour moi c'était mon arrière-arrière-grand-oncle mais pour Marie-Jeanne Leroy ce n'était que le demi-frère de son cousin germain par alliance...
 
Ensuite, je suis revenu à Marie-Jeanne Leroy, mère de Paulette. Elle est devenue veuve en 1932 et ne s'est jamais remariée - 56 ans de veuvage - par la suite. J'ai tout de même vérifié les recensements parisiens de 1936 et découvert la présence d'un certain Albert Kromer résidant avec la famille Leroy-Coquelet ! Après recherche, il s'agit d'Alfred Gabriel Joseph Kromer (Givet 1885 - Paris 1937), un veuf ayant deux fils majeurs au moment dudit recensement.  

Cet Alfred dit Albert Kromer, qui n'a donc vécu que 5 ans avec Marie-Jeanne Leroy, aurait-il pu laisser des photos dans le foyer ? C'est évidemment possible mais là encore cette piste semble être mauvaise : après vérification de sa fiche matricule on constate que lui aussi a été un affecté spécial aux sections de chemin de fer de campagne avant et pendant la Grande Guerre. De plus, la description physique ne semble correspondre à aucun des deux soldats de la photo.

Et la photo continua de me hanter jusqu'en 2021...


Une trouvaille inattendue

 
Depuis 2019 et ma rencontre avec Eric Bayle, spécialiste des uniformes militaires, au salon de la généalogie de Paris XV, qui m'a confirmé que les deux gaillards étaient des douaniers, j'avais mis cette enquête de côté.
 
C'est tout récemment, au mois de décembre de 2021, au gré de mes errements généalogiques, que j'ai voulu en savoir d'avantage sur Albert Kromer. J'ai donc utilisé la fonction "correspondances intelligentes" de Geneanet et suis rapidement tombé sur un arbre dont le de cujus n'est autre que l'arrière-petit-fils d'un frère d'Albert Kromer, Eugène. Et que vis-je alors sur la fiche de son sosa 8 ? Cette photo :
 
 
 
Eugène et Edmond Kromer - source : famille Kromer

 
Cette photo a été prise au même endroit ! Et le soldat de gauche correspond tout à fait à celui de droite sur la mienne ! Ni une, ni deux, je prends contact avec la propriétaire de l'arbre qui n'est autre que l'épouse du de cujus. Après plusieurs échanges on en conclut que la personne de droite sur ma photo est bien Eugène Kromer, malheureusement mort pour la France en 1915 tout comme son jeune frère. En revanche, nous avons aucune certitude sur la personne portant l'uniforme de douanier. Notre hypothèse reste malgré-tout centrée sur Albert Kromer malgré la divergence d'uniforme et de signalement (le menton) car les deux photos ont été prises devant la maison des parents des frères Kromer. Concernant l'uniforme, il ne faut pas oublier que les armées ont souffert des pénuries de l'hiver 1914-1915. Par ailleurs, Eugène Kromer, qui était sous-lieutenant au RI 348, ne porte pas non plus un uniforme y correspondant...


Conclusion

 
Malgré ces bizarreries, j'ai pu identifier formellement une des deux personnes ce qui était au départ inespéré. Et finalement, il y a eu deux cadeaux de Noël :
  • Une enquête résolue pour moi ;
  • Une photo supplémentaire pour la famille Kromer : je leur ai envoyé l'originale.

Il me reste à présent un nombre conséquent de photos issues de la collection de Paulette Coquelet qui ne demandent qu'à être identifiées...

lundi 29 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : Z comme Zouave

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Pour ce dernier jour du ChallengeAZ, je vais vous parler du père de la protagoniste de la lettre M, Denise Tamiatto : Ernest Barthélémy Tamiatto.
Ernest est né le 16 novembre 1873 à Chambéry (Savoie), fils de Gaspard Tamiatto (Poirino 1838 - Bourg-en-Bresse 1914), conducteur de trains au P.L.M., et de Clarisse Marquet (Confort 1844 - Danjoutin 1923), sosa 56 et 57 de mes filles. Il est le dernier enfant d'une fratrie de cinq, comprenant :
  • Joseph Antoine (Confort 1862 - Nevers 1918), contremaître au P.L.M., époux de Marie-Louise Daisay, la fille du peintre Jules Daisay ;
  • Louise Clarisse Adèle (Saint-Michel-de-Maurienne 1865 - Danjoutin 1944), modiste puis épicière, épouse d’Émile Marsot ;
  • François Anthelme Alfred (Confort 1867 - Lompnes 1917), inspecteur maritime, époux de Marie-Louise Létrange ;
  • Marie Clarisse Adèle (Chambéry 1869 - Bourg-en-Bresse 1944), institutrice, épouse de Léon Chambard.

Comme son père, Ernest travaillera d'abord au chemin de fer comme employé au Paris-Lyon-Méditerranée (P.L.M.) ce qui l'amènera à déménager souvent. Lors de son enrôlement militaire, en 1893, il sera d'ailleurs domicilié à Poligny dans le Jura. Il déménage par la suite en Algérie où il changera plusieurs fois de métier : employé de banque puis comptable et enfin négociant en vins. C'est à Philippeville, aujourd'hui Skikda, qu'il épouse Charlotte Lachaussée, une Héraultaise née en 1888, à Pomérols, le 10 décembre 1901. Elle lui donnera les six enfants que j'ai évoqués dans mon article pour la lettre M.

Le 5 août 1914, c'est la mobilisation générale à laquelle Ernest, comme des millions comme lui, n'échappe pas ; il est incorporé au premier bataillon territorial de zouaves. Il sera nommé caporal mais demandera à être rétrogradé comme première classe en 1915. Très vite sa santé se dégrade et il est d'abord réformé temporairement à la fin de 1916 pour cause de pleurésie. Il le sera définitivement le 13 mai 1921 à cause d'une tuberculose pulmonaire.


Extrait de la fiche matricule d'Ernest Tamiatto - AD01

Vous l'aurez sans doute remarqué sur l'extrait ci-dessus : cette réforme arrive trop tard. Ernest meurt de la tuberculose le 2 mai 1921. La presse française d'Algérie en fera écho à plusieurs reprises :


Extrait de l’Écho d'Alger du 03/05/1921 - Gallica 



Extrait de l’Écho d'Alger du 05/05/1921 - Gallica

 

Ernest et son épouse, décédée plus de 40 ans plus tard à Alger, reposent au cimetière Saint-Eugène à Bologhine, banlieue d'Alger. J'ignore si la sépulture existe toujours aujourd'hui, le cimetière souffrant de graves problèmes d'entretien.

dimanche 28 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : Y comme Yeux de cheval

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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La vision est un sens essentiel chez le cheval lui permettant à la fois de communiquer mais aussi de repérer ses prédateurs. C'est pourquoi les yeux du cheval sont parmi les plus grands des animaux terrestres. Voilà ce qui m'amène à vous présenter l'article suivant :
 
 

Extrait de l'Eclaireur de l'Ain du 27/11/1898 - Retronews


Les protagonistes l'accident


L'accident s'est produit à Ambérieu-en-Bugey (AmbérYEUX ?), commune de l'Ain. Il a touché un certain M. Millet, le conducteur de la voiture à cheval, et une certaine Mme Bourdin-Grimand, sa passagère, habitants de la commune voisine de Lagnieu.

Je n'ai trouvé qu'un seul boulanger au nom de Millet à Lagnieu, il s'agit de Pierre Millet, natif de Vertrieux dans l'Isère, âgé de 39 ans au moment des faits. Il semble s'être plutôt bien remis de sa blessure car il est décédé 20 ans plus tard, à Oyonnax, le jour de Noël 1919.

Quant à Mme Bourdin-Grimand, c'est plus compliqué. Lagnieu étant l'un des fiefs de ce patronyme, on en trouve pas mal de porteurs à cette époque. Ceci étant, dans les recensements, je retrouve surtout des demoiselles. J'en ai donc conclu que notre Mme Bourdin-Grimand n'est autre qu'Agathe Rollet, née à Lagnieu en 1864 et mariée à Joseph Bourdin-Grimand, son concitoyen, né en 1860, et un de mes cousins très éloignés. Il n'y a a priori aucun lien de parenté entre Pierre Millet et Agathe Rollet. J'ignore quand cette dernière est décédée mais au moins après 1910, année du décès de son époux, ce qui prouve qu'elle a réchappé à ses graves blessures évoquées dans l'article.

On ne peut pas en dire autant du cheval, qui, malgré ses grands yeux et l'acuité visuelle de son propriétaire, n'a pu échapper à son destin funeste.

samedi 27 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : X comme Xaphoon

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Oh la la, qu'est-ce donc que ce mot curieux ? Le Xaphoon n'est autre qu'un instrument de musique à vent d'origine hawaïenne. S'il est aussi appelé « petit saxo », il ressemble plus à une flûte ou à une clarinette. S'agissant de ces deux derniers, il est temps pour moi de vous parler d'un de mes collatéraux, musicien de son état, Gabriel Pierné.
 
 
 
Xaphoon en si bémol - source Wikipedia

 

Henry Constant « Gabriel » Pierné, dont on peut trouver une biographie sur Wikipedia, est né le 16 août 1863 à Metz. Il est le fils de Jean-Baptiste Pierné (Metz 1861 - Pont-du-Casse 1894), artiste lyrique et de Marie Hortense Souteyrant (Montpellier 1827 - Paris 1898), professeure de chant. Il est le seul survivant d'une fratrie de quatre enfants. Gabriel est le petit-fils de François Pierné (Metz 1794 - id. 1855) et de Marie Bousse (Metz 1796 - id. 1867), elle-même fille de Jean-Baptiste Bousse et Catherine Watrin, sosa 288 & 289 de mes filles. Voilà comment il est relié à moi.

Gabriel, qui a grandi dans une famille de musiciens, sera compositeur et chef d'orchestre, très célèbre à son époque mais un peu oublié aujourd'hui sauf dans le milieu de la musique classique. Il a pourtant côtoyé des artistes de renommée comme Debussy qui fut son ami.  

Côté généalogie, il épouse en 1890 à Paris, Louise Marie Bergon (Paris 1870 - id. 1967) qui lui donnera trois enfants :
  • Jean (Paris 1891 - Mortagne-au-Perche 1974), époux Jeanne Andrée Ogé ;
  • Simone (Paris 1895 - id. 1971), épouse de Pierre Alfred Amanieux ;
  • Annette Marie Emmeline (Paris 1910 - Chantilly 1998), épouse d'Albert Léon Clément.

Plusieurs utilisateurs de Geneanet, qui se sont recopiés les uns les autres, prétendent que le couple a eu quatre enfants mais il n'en est rien et ils ne se sont même pas donné la peine de vérifier. On peut dire qu'ils ne se sont pas étouffés dans leur manque de rigueur mais passons...  

Gabriel Pierné, finalement retiré en Bretagne, s'éteint en 1937 à Ploujean, commune de Morlaix, où il sera inhumé avant d'être transféré au cimetière du Père-Lachaise un an après. Sa femme l'y rejoindra 30 ans plus tard.


Gabriel Pierné - artiste inconnu - source Wikipedia

 

Et la presse ancienne dans tout ça ?

 
Si un descendant de Gabriel Pierné se décide à retracer la vie de son célèbre ancêtre, il ne saura plus où donner de la tête, jugez-en :
 
 

Recherche dans la bibliothèque généalogie de Geneanet


 
Pierné est tout de même un nom courant en Moselle, alors on peut imaginer l'existence d'homonymes, mais même en ajoutant quelques mots-clés, cela n'est guère plus simple de faire le tri.
 
 
 
Ah tout de même, avec « clarinette », c'est plus raisonnable !

 
Bien entendu, il n'y a aucun résultat avec « Xaphoon » mais il fallait bien que je trouve un subterfuge pour la lettre de ce jour.
Allez, je termine en vous mettant l'article que j'ai sélectionné au hasard. Ce dernier évoque l'un des nombreux concerts qu'a pu donner Pierné :


Extrait du XIXe siècle du 21/02/1911 - Source Gallica


 
Avant de me passionner pour la généalogie, je ne connaissais pas du tout cet artiste. Depuis, j'écoute régulièrement certaines de ses œuvres. En voici une, si vous êtes curieux :
 
 



vendredi 26 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : W comme World War Lost

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Pour cette lettre W, pas d'article mais une vidéo sur un collatéral qui nous tient à cœur dans la famille : Clovis Éloi Conort, dit l'Oncle Élie, disparu très tôt - trop tôt - durant la première guerre mondiale.
Je vous remercie par avance pour votre indulgence : elle a été réalisée avec les moyens du bord et recommencée entièrement avec un autre logiciel de dernière minute que je ne maîtrise absolument pas.
Bon visionnage.
 




mercredi 24 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : V comme Vente privée

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Aujourd'hui, je vous reparle de mon AAGP, Paul Victor Bousse, coiffeur de son état à Reims. Pour les personnes qui suivent mon blog, vous l'avez déjà aperçu à la lettre K - Kératine - de ce présent challenge mais aussi lors d'un RDV ancestral, ainsi que dans deux articles liés entre eux : ici et .
 
Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, je reviens rapidement sur quelques éléments chronologiques le concernant :
  • 5 février 1857 : naissance à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) ;
  • 1877 : service militaire en Algérie, il est déjà coiffeur à cette époque ;
  • 1879 : retour en France, réside à Verdun ;
  • 24 mai 1880 : mariage à Reims avec Adeline Godot, originaire de Neuflize (Ardennes) ;
  • 1881 : le couple s'installe au 31 rue Saint-Thierry, toujours à Reims ;
  • 19 octobre 1888 : naissance de son unique enfant survivant, Paul Victor ;
  • vers 1900 : déménagement à Neufchatel-sur-Aisne (Aisne) ;
  • vers 1924 : retour à Reims, rue de Fismes ;
  • vers 1927 : Paul Victor et Adeline s'installent chez leur fils Paul Victor aux Pavillons-sous-Bois (actuelle Seine-Saint-Denis) ;
  • 28 décembre 1932 : décès d'Adeline Godot ;
  • après 1933 : je perds sa trace...

 

Paul Victor Bousse était coiffeur, je l'ai déjà dit, mais comment savoir s'il était employé ou à son compte ? Il y a bien les recensements pour répondre à cette question mais avant 1900, à Reims, cette information n'apparaît pas (dernière colonne, nom du patron) alors qu'en 1931, on s'aperçoit que lui et son fils, également coiffeur, sont employés par un certain Albert Ouallet à Sevran.


Extrait des recensements des Pavillons-sous-Bois de 1931 - Source AD93


Mais alors concernant la période rémoise, comment savoir ? En consultant le registre du commerce ? Voilà bien un fonds d'archive que je ne maîtrise pas. Pas de panique ! La presse ancienne vient à la rescousse :
 

Extrait de l'Indépendant Rémois du 08/03/1899 - Source Retronews


Le nom, le métier, l'adresse... Tout concorde : mon trisaïeul a vendu son fonds de commerce avant de quitter Reims. Il était donc bien son propre patron. En revanche, comme je n'ai rien retrouvé dans les hypothèques à son nom, il ne devait pas être propriétaire des murs. Une recherche aux AD (merci le Fil d'Ariane) m'a permis de retrouver une trace de cette cession :
 
 
 

 
Il serait maintenant intéressant de réaliser la généalogie descendante de ce Monsieur Jules Camille Delaval qui a repris l'activité à la suite de mon ancêtre. Pour l'instant, je sais juste qu'il s'est retrouvé à Avignon puis Rennes durant la Grande Guerre (on comprend pourquoi avec l'évacuation de Reims) avant de revenir à Reims et qu'il a un fils, René (1900-1980), qui semble avoir passé toute sa vie dans la capitale du Champagne.

mardi 23 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : U comme Ulysse revient

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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La presse ancienne est bourrée de faits divers. Est-ce le cas aujourd'hui ? Je suppose que oui, du moins dans les journaux locaux mais le généalogiste en est probablement moins conscient, ses recherches se focalisant principalement sur les évènements vécus par ses ancêtres. Faits anodins, tranches de vie, morts violentes : telles sont les marques laissées par nos disparus ou nos anciens toujours proches de nous.
C'est le cas pour la famille concernée par ce présent billet. Il s'agit de la famille Bonnard, une famille liée à mes Doyen qui ont déjà fait l'objet de trois articles dans ce challenge : Eugène Mourotte, Arsène et Ernest Doyen. Ici, il s'agit de Marguerite Jeanne Doyen (Saint-Quentin 1903 - id. 1963), fille d'Eugène (Grougis 1879 - Morcourt 1946), frère des précédents.
Marguerite épouse en 1920 Ulysse Alphonse Bonnard (Montigny-en-Arrouaise 1886 - Saint-Quentin 1968), un charretier. Ensemble ils auront au moins six enfants, selon la fiche matricule d'Ulysse, mais je n'en ai identifiés que deux à ce jour. 
Saviez-vous que charretier pouvait être un métier dangereux ?
 

Extrait du Grand Écho de l'Aisne du 12/05/1928 (Retronews)


Il semble qu'Ulysse se soit bien remis de cette mésaventure datant de 1928 puisqu'il vivra encore quarante ans après son accident.

En 1933, Ulysse revient dans la presse. Enfin pas tout à fait puisqu'en réalité il s'agit de son fils... Ulysse (Saint-Quentin 1925 - id. 1967). Contrairement à son père, le pauvre enfant connaîtra l'hôpital bien plus jeune :
 

Extrait du Petit Journal du 16/04/1933 (Retronews)


Ulysse n'aura malheureusement pas la même longévité que son père car il décède un an avant ce dernier, à l'âge de seulement 42 ans, laissant une veuve, Wanda Niépon, et quatre enfants.

Nos ancêtres dans la presse ancienne : T comme Tabloïd

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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L'article de presse qui va suivre n'est évidemment pas issu de ce qu'on appelle aujourd'hui au sens figuré un tabloïd, c'est à dire de la presse de caniveau ou presse People, pas plus que d'un journal au format du même nom, c'est-à-dire aux dimensions correspondant à la moitié de celles d'un journal traditionnel. Ceci étant, vu la teneur des faits rapportés sur ce dernier, on pourrait aisément affirmer aujourd'hui qu'il ferait bonne place dans des journaux populaires.

Cet article relate un mariage, celui d'une très lointaine collatérale présumée : Claudine Cécile Bourdin Grimand (Lagnieu 1881 - id. 1948) et Pierre Thievenaz (Saint-Pierre-d'Entremont 1869 - Lagnieu 1947). Si j'écris « collatérale présumée », c'est parce que, à ce jour, je n'ai pas encore pu relier ses ancêtres aux miens. Cependant, comme elle porte le même (rare) patronyme que moi, à une lettre près, et que nos lointains ancêtres agnatiques sont tous issus du même village aindinois, à savoir Souclin, dans le Bugey, je suis certain que nous sommes de lointains cousins.

Ce mariage est célébré à Saint-Pierre-d'Albigny (Savoie) début octobre 1907, soit peu de temps après la promulgation de la loi de séparation de l’Église et de l’État, codifiant la laïcité et vous allez voir que ce détail a finalement de l'importance :
 

Extrait de l'Avenir Savoyard du 03/10/1907 - Lectura Plus


A son avant-dernière phrase « Voilà la charité chrétienne des bigots fanatiques », entre autres, on devine que l'auteur de ses lignes était un brin anticlérical, n'est-ce pas ?

lundi 22 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : S comme Soulard

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Dans ce ChallengeAZ, il y a une famille qui revient souvent, les Daisay, mais il y a aussi les Doyen. Pour la lettre B comme « Broyé », je vous avais narré la fin épouvantable d'Eugène Mourotte, époux de Marthe Doyen, mon arrière-arrière-grand-tante, puis à la lettre D comme « Découverte macabre », celle d'Arsène Doyen, un des frères de Marthe. Eh bien aujourd'hui, il ne s'agira pas d'une mort violente mais d'un fait divers bien plus léger dont le protagoniste est cette fois-ci Ernest Doyen, un autre frère, né en 1875 à Grougis.
 
 
 
Extrait du Grand Echo de l'Aisne du 11/07/1923 (Retronews)

 
Bien sûr, il semble difficile, voire impossible, de comprendre pourquoi il a commis de tels excès. Je peux supposer qu'il n'a pas eu la vie facile mais je sais très peu de choses sur lui :
  • Il était de très petite taille : 1,45m à cause d'une déviation de la colonne vertébrale selon sa fiche matricule ce qui lui a valu d'être affecté aux services auxiliaires ;
  • Toujours selon sa fiche matricule, il n'avait aucune instruction (noté « 0 » comme degré d'instruction) alors qu'il savait au moins signer son nom (vu sur l'acte de mariage de mes arrières-grands-parents) ;
  • Il semble avoir vécu au crochet de sa famille : en 1905 il vivait dans le même immeuble que mes AGP, à Pantin. En 1923, il était à Fontaine-lès-Clercs où résidait également sa sœur benjamine Marie-Louise.
  • Il ne s'est a priori jamais marié.

En 2021, il fait partie des deux derniers de la fratrie Doyen - neuf frères et sœurs - dont il me manque l'acte de décès. Espérons pour lui que ce n'est pas l'alcool qui a eu raison de ses jours.


Fratrie Doyen - je descends de l'aînée, Célestine

samedi 20 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : R comme Revolver

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Après Alice (Amen), Jules (Éloge Funèbre) , Gustave (Gueule) Daisay et Pierre et Marie Daisay (Location), je vais parler d'un autre Daisay (oh mais encore, c'est pas vrai !) dans ce ChallengeAZ : Rodolphe. Il n'est autre que le père d'Alice, le frère de Jules et le fils des protagonistes de la lettre L. Récapitulons sa chronologie déjà évoquée partiellement dans le tout premier article du challenge :
  • 20 mai 1835 : baptême dans la paroisse Notre-Dame de Chambéry, fils de Pierre Antoine Étienne et Marie Bonnet. Il deviendra cordonnier comme de nombreux Daisay avant et après lui ;
  • 22 avril 1869 : mariage à Paris 10e avec Marie Alexandrine Liger (1853-1886) de 18 ans sa cadette ;
  • 16 décembre 1870 : une fille mort-née, inhumée au cimetière du Montparnasse ;
  • 7 décembre 1871 : naissance de leur fils Pierre Émile (+1930), rue Mouffetard, qui sera directeur d'école ; 
  • 13 novembre 1873 : naissance de leur fille Lucie Jeanne (+1962) dans le 5e arrondissement. Elle sera caissière ;
  • 16 avril 1877 : naissance d'Alice dans le 4e arrondissement ;
  • 23 décembre 1878 : décès de Rodolphe à Luc-sur-Mer dans le Calvados.

 

Mais que faisait-il si loin de chez lui et que s'est-il passé ? C'est encore la presse ancienne qui va répondre à l'énigme mais partiellement :

 

Extrait du Bonhomme Normand du 26/12/1878 - Normannia

 

Dans l'article ci-dessus, on apprend juste que Rodolphe se serait malheureusement suicidé en haut d'une falaise. On n'a l'air de ne rien savoir sur lui, son âge et sa profession mis à part. Une autre brève de presse parue 2 jours plus tard dans le Journal de Honfleur nous en révèle davantage : 

 

Extrait du Journal de Honfleur du 28/12/1878 - Normannia
 

L'acte décès a été rédigé le jour de la découverte du corps, soit quelques jours auparavant, le 23 décembre :

 

Acte de décès de Rodolphe Daisay, dressé le 23/12/1878, à Luc-sur-Mer - AD14 via Filae

 

« Aujourd'hui vingt-trois décembre mil huit cent soixante dix-huit à une heure après-midi en la maison commune devant nous Abel Lemarchand, maire, faisant les fonctions d'Officier de l’État Civil de la commune de Luc canton de Douvres département du Calvados, ont comparu Jean Baptiste Clément Leboucher, cultivateur, âgé de cinquante un ans, et Aimable Godard, restaurateur, âgé de cinquante un ans, domiciliés à Luc, lesquels nous ont déclaré que ce matin, vers dix heures, on a trouvé sur le haut des falaises au territoire de cette commune le cadavre d'un homme inconnu. Nous nous sommes transportés sur le lieu pour nous assurer du décès de cet homme et les papiers trouvés sur lui par M. le Juge de Paix du canton, dûment appelé, nous ont fait reconnaître qu'il se nommait Daisay Rodolphe, âgé environ de quarante trois ans, natif de Chambéry, ayant demeuré à Paris, rue Monge 98 où il exerçait la profession de cordonnier ; en absence de renseignement sur la filiation et son état civil, nous avons rédigé le présent acte que les déclarants ont signé avec nous après lecture. »

 
Nous savons donc au travers de la presse ancienne et son acte de décès que Rodolphe Daisay s'est malheureusement suicidé à l'aide d'un Revolver. Pour quelles raisons ? Pourquoi si loin ? Tant de questions dont les réponses demeureront probablement sans réponse.
 
A noter que 5 ans plus tard, sa veuve, Marie Alexandrine Liger dut faire rectifier l'acte de décès par le tribunal civil de première instance de Caen pour y faire apparaitre la filiation et l'état civil de Rodolphe sans quoi il lui aurait été impossible de se remarier, ce qu'elle fit le 8 septembre 1883 avec Joseph Marie Royer (1853-1893). Malheureusement, ce mariage sera de courte durée puisque Marie Alexandrine rendit son dernier souffle en 1886, à seulement 32 ans, probablement de maladie.

jeudi 18 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : Q comme Quitter Quézac

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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S'il y en a parmi les ancêtres de mes filles qui ont eu la bougeotte, c'est bien la famille Deleuze de Quézac (Lozère) à savoir les enfants de Victor Deleuze (Quézac 1812 - id. 1876) et de sa femme Marianne Bousquet (Quézac 1819 - id. 1879) qui sont au nombre de 11. Allons-y :

  • Hortense, née en 1839 à Quézac (comme tous les enfants qui vont suivre), deviendra domestique, se mariera à Alès (Gard) en 1866 avec Louis Esperton. Ils iront s'installer dans la commune nouvellement créée de La Vernarède, laquelle connaîtra un essor grâce aux mines de houille. Hortense y meurt en 1900 ;
  • Marie née en 1841. On y reviendra à la fin de ce billet ;
  • Louis Augustin, né en 1844. Peut-être celui qui s'éloignera le moins de Quézac puisqu'il se mariera non loin, à la Canourgue, avant de revenir dans son village natal ;
  • Christine, sosa 63 de mes filles, née en 1846. Elle rejoindra Hortense à la Vernarède et s'y mariera avec Jean François Bernussou, originaire de l'Aveyron. Elle meurt à Nîmes en 1916 ;
  • Casimir, décédé à 3 ans ;
  • Camille François, né en 1851. Deviendra employé au chemin de fer PLM et se mariera à Alès où il meurt en 1886 ;
  • Virginie, née en 1854. Sera institutrice à Alès où elle se marie avec Augustin Giraud en 1881. Elle y expire en 1902.
  • Casimir, né en 1856. Il deviendra brocanteur à Paris où il se marie deux fois. Il est inhumé au cimetière parisien de Saint-Ouen en 1909. 
  • Victor Alphonse, né en 1859. Rien trouvé à son sujet à l'heure où j'écris ce billet ;
  • Rosalie Thérèse Augustine, née en 1860. Elle aussi s'installera dans l'El Dorado minier de La Vernarède après un mariage et un veuvage à Saint-Etienne-du-Valdonnez (Lozère). Elle se remarie en 1883 avec Eugène Boulet, alors veuve depuis 1881 de Justin Pin* ;
  • Louise Félicie, décédée à l'âge de 2 mois à Quézac.
 
Je reviens sur Marie Deleuze dont le prénom fréquent et le nom non moins fréquent dans les Cévennes m'a demandé un poil plus de temps pour suivre son parcours. Si mes recherches fréquentes dans la commune de la Vernarède - du fait de la présence de la sosa Christine - m'ont permis de retrouver son second mariage en 1876 avec François Archer, j'ai eu plus de mal quant à son premier mariage. Bien que son premier époux, Joseph Faure - prénom et nom archi communs également -, est mentionné dans l'acte de mariage, comme étant décédé à Quézac en 1871, le reste ne coulait pas de source. C'est donc grâce à la presse ancienne que j'ai finalement trouvé. Précisons que l'indexation sur Filae n'existait pas encore pour la commune en question.
 
 

Extrait de L'opinion du Midi du 17/01/1868 - Gallica


Une rapide vérification sur le site de Brozer où sont numérisés les actes d'Etat Civil de Nîmes m'a confirmé que c'était le bon couple.
J'en suis bien sûr loin d'avoir fini avec cette famille car il me manque quelques actes de décès, dont celui de Marie.

 
* Entrez dans une boulangerie et demandez Justin Pin.

mercredi 17 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : P comme Patates

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Voici un article très court ! Voilà, un jour pluvieux ou peut-être ensoleillé, à moins que ce ne fût la nuit, je ne sais plus vraiment, j'ai découvert que mon arrière-grand-oncle Victor Bourdin-Grimaud, celui qui a eu une bien bonne vie de misère (souvenez-vous), était un voleur de patates !
 


Le Journal de Seine et Marne du 4 août 1934 - Retronews


Par la même occasion, j'ai découvert qu'il avait également un prénom d'usage, Léon, sorti de je ne sais où. En effet, il n'y a jamais eu aucun Léon dans la famille. Il ne s'agit pas d'un homonyme car l'adresse indiquée dans l'article est bien celle où il résidait à l'époque avant de finir à l'asile de Fitz-James dans l'Oise.

Victor, le voleur de patates, ça en jette ! Ou pas.

mardi 16 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : O comme Oust !

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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C'est l'histoire de deux sœurs, Cléophine Louise Adolphine Leroy et Louise Amélie Leroy, respectivement nées en 1846 et 1847 à Remigny dans l'Aisne. Filles de Constantin Bénoni (Remigny 1816 - Fargniers 1890) et de Louise Hortense Eliza Wattelet (Remigny 1821 - id. 1883), marchands boulangers, sosa 154 et 155 de mes filles. Il y avait également un garçon, Adolphe Julien, mais décédé à l'âge de 4 ans avant la naissance des sœurs. Ces dernières vont toutes les deux se marier à Remigny :
  • Adolphine sera la première, en 1862, avec Joseph Alexandre Nique (Presles-et-Thierny 1839 - Remigny 1869), dont :
    • Adolphe Alexandre (Remigny 1864 - Etampes-sur-Marne 1924), sosa 38 ;
    • Jules Emile Eugène (Remigny 1866  - ap. 1941).
  • Louise ensuite en 1869, avec Auguste Sosthène Ernest Carlier (Remigny 1846 - ap.1922), dont :
    • Lucie Amélina (Remigny 1869 - Fargniers 1939).
 
Puis les drames surviennent. Adolphine devient veuve en 1869 puis perd sa sœur en 1870. Les trois enfants se retrouvent orphelins d'un de leur parent. C'est donc tout naturellement qu'en 1874 Adolphine épouse son beau-frère Ernest. Deux autres enfants naîtront de cette nouvelle union :
  • Aline Fernande Carlier (Remigny 1872 - Fargniers 1964) ;
  • Paul Léon Ernest Carlier (Remigny 1877 - Abbeville 1943).

La famille ainsi recomposée s'installera peu de temps après à Fargniers, une commune de Tergnier.

 

Environs de Remigny et Tergnier - OSRM

 

Pour s'y retrouver dans cette fratrie, il faut retenir que :

  • Adolphe et Jules sont frères germains ;
  • Lucie est leur cousine ;
  • Aline et Paul sont la sœur et le frère utérins (même mère) des premiers ;
  • Lucie est la sœur consanguine (même père) de ces derniers mais aussi leur cousine.

Maintenant, je me demande si c'était l'entente cordiale dans le foyer. Si untel appréciait son beau-père, si unetelle ou untel était estimé par la belle-mère, si c'était l'osmose entre les demi-tiers de quart de cousins ? Pas si sûr. Toujours est-il que l'aîné, Adolphe Alexandre a mis les voiles alors qu'il avait à peine 18 ans, encore loin de la majorité ; et ses parents l'ont fait savoir par voie de presse :

 

Extrait du Journal de la ville de Saint-Quentin du 18/07/1882 - Source Retronews

Émancipation ? Ou bien Ernest, le beau-père, lui a dit « Oust ! ». Mystère. Il n'empêche que cela n'a pas empêché mon ancêtre de refourguer son fils aîné, né hors mariage, à sa mère quelques années plus tard. Le pauvre enfant, prénommé Adolphe Alexandre comme son père, né à Remigny en 1884, perdra la vie 8 ans plus tard chez sa grand-mère.


Adolphe Alexandre Nique (1864-1924) ici durant la Grande Guerre - Archive familiale


 

lundi 15 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : Nizas & Normandie

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Mais quel est le rapport entre Nizas, charmant petit village dans l'Hérault, et la Normandie ? La lettre N, d'accord, mais sinon ? Eh bien, c'est l'article de presse ancienne de ce jour qui va répondre à cette question. Comme pour la lettre F, il s'agit une vente par licitation où je vais découvrir le devenir de certains ancêtres et collatéraux nizaçois de Madame.

Tout part du couple Jean Cavalier et Marianne Rouch, sosa 872 et 873 de mes filles, mariés le 9 octobre 1777 en la commune de Nizas. Ensemble ils auront 9 enfants :
  • Pierre (1778-1787) ;
  • François (1780-1831), ancêtre de mes filles ;
  • Anne (1781-?) ;
  • Jean Guillaume (1784-1867) ;
  • Pierre (1789-?) ;
  • Joseph (1792-1852), dont j'ignorais le devenir avant de trouver l'article ;
  • Marie Polle (1794-1794) ;
  • Benoît (1797-1835) ;
  • Rose (1799-1875).

 

J'ignorais également tout de Rose avant de découvrir l'article qui va suivre : comme pour Anne, Pierre et Joseph, je n'avais pas son acte de décès, ni même d'acte de mariage. C'est d'ailleurs toujours le cas pour Anne et Pierre à ce jour.

Rose est née en 1799 à Nizas tout comme ses frères et sœurs mais elle n'y est pas décédée :

 

Extrait du Messager du Midi du 11/12/1875 - Source Montpellier 3M

On apprend donc que Rose était religieuse et est décédée bien loin de chez elle : à Alençon, dans l'Orne donc en Normandie ! Son acte décès retrouvé le confirmera : cette Rose est bien la fille de Jean et Marianne Rouch et était religieuse de charité de l'Ordre de Saint-Vincent-de-Paul. Elle perdit la vie dans l'hospice de la ville le 1er août 1875.

N'ayant aucune postérité connue - sait-on jamais - c'est en principe ses frères et sœurs survivants qui doivent hériter sauf que là c'était bien plus compliqué que ça : tous étaient déjà décédées avant elle. Qui a donc hérité ? Voyons un peu :



  • Jean-Louis Cavalier, instituteur, domicilié à Fougères : né en 1812 à Nizas et décédé dans le même village 80 ans plus tard. C'est le fils de Jean-Guillaume (+1867), frère de Rose ;
  • Benoît dit Benau Cavalier, employé au chemin de fer, domicilié à Nîmes : né en 1821 à Nizas et décédé en 1895 à Nîmes. C'est le fils de Jean-Guillaume également ;
  • Céleste Cavalier, épouse Ortolan : née à Nizas en 1809, y décédée en 1887. C'est l'unique enfant survivante de François (+1831), frère de Rose, tous les autres étant déjà morts ;
  • Justine Valette : mineure. C'est la fille de Madeleine Cavalier (+1862), elle-même fille de François (+1831), lui-même fils de François Germain Esprit (+1851) donc les arrière-petites-nièces de Rose ;
  • Marie Valette : majeure, sœur de la précédente. Ici je pense qu'il y a une erreur dans l'article. Marie était bien majeure (née en 1853) et Justine mineure (née en 1860) mais l'article évoque une autre Marie mineure. Je pense en réalité qu'il s'agissait de François Antoine, né en 1856, le sosa 54 de mes filles.
  • Isabelle et Césarine Andrieu : nées à Montpellier (1855) et Sète (1861), mineures. Ce sont les filles de Anne Célestine Cavalier (+1871) elle-même fille de Joseph (+1852), frère de Rose, donc les petites-nièces de Rose. C'est donc là que j'ai appris que Joseph avait eu une postérité. Il était instituteur donc a souvent déménagé. Il est d'ailleurs décédé à Montpellier. Sa fille Anne Célestine est née à Bouzigues en 1828 et grâce à cette information j'ai pu découvrir que Marianne Rouch, la mère de Rose et ascendante directe de mes filles, y était décédée 2 ans plus tard.

 

Encore une fois, grâce à cet article de presse, j'ai pu découvrir ce qu'étaient devenus plusieurs collatéraux ainsi qu'une ancêtre. Pour y voir plus clair, voici un arbre généalogique descendant du couple Cavalier x Rouch. Les personnes dont le nom est barré sont celles qui étaient déjà mortes au décès de Rose ; une véritable hécatombe. Les noms entourés représentent quant à eux les héritiers de Rose. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.



Elle en a enterré du monde, notre religieuse...


 

Nos ancêtres dans la presse ancienne : M comme Mariage en Algérie

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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La sosa 7 de mes filles, ma belle-mère, porte un patronyme rare d'origine piémontaise : Tamiatto. Ce patronyme a fait l'objet d'un article lors du ChallengeAZ de 2019 : voir ici.
 
Aujourd'hui, je vais vous parler de la branche algérienne de la famille, créée par Ernest Barthélémy Tamiatto. Ernest est né le 16 novembre 1873 à Chambéry (Savoie), fils de Gaspard (Poirino 1838 - Bourg-en-Bresse 1914) et de Claire Marquet (Confort 1844 - Danjoutin 1923), sosa 56 et 57 de mes filles. Ernest sera employé au PLM puis banquier et enfin négociant en vins. Il part aux alentours de 1896 pour l'Algérie et se marie en 1901 à Skikda (Philippeville à l'époque coloniale, à près de 500km d'Alger) avec Charlotte Lachaussée (Pomerols 1880 - Alger 1962), une Héraultaise d'origine. Ensemble ils auront 6 enfants :
  • Pierre Marcel Charles (Alger 1902 - Bir Mourad Rais 1954) ;
  • Suzanne Claire Bernadette (Skikda 1905 - Alger 1986) ;
  • René Victor (Alger 1908 - id. 1908) ;
  • Denise Valentine (Alger 1909 - Digne-les-Bains 2006) ;
  • Roger Maurice Marie (Alger 1912 - id. 1912) ;
  • Colette (Alger 1914 - Perpignan 2015).

Je pourrais vous évoquer le décès tragique d'Ernest Tamiatto, survenu en 1921 et dont on peut retrouver la nécrologie dans la presse ancienne (l'Echo d'Alger) mais après tant d'articles sombres au compteur de ce ChallengeAZ, je préfère ajouter une touche plus joyeuse et donc parler de sa fille Denise.

En effet Denise, devenue institutrice, se maria civilement le 6 septembre en 1934 à Meftah (anciennement Rivet) avec Guy Calvet (El Harrach - Maison-Carrée 1912 - Aix-en-Provence 1989), un directeur d'école. Ils se marièrent religieusement 6 jours plus tard en l'église Saint-Joseph de Bab-el-Oued (actuelle mosquée El Nasr). Du fait de la réputation de la famille Tamiatto à Alger à l'époque, on peut retrouver quelques coupures de presse relatant ce mariage, dont celle-ci qui fit ma satisfaction au moment de sa découverte :

 

 

Extrait de l'Afrique du Nord illustrée du 6/10/1934 (Gallica)


 
Si le grand-père de ma compagne a toujours entretenu de bons rapports avec ses cousins algériens, il ne nous est pas parvenu de photo de ces familles. Alors quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une photo des jeunes mariés ! Toujours est-il que Denise et Guy ont eu ensemble 10 enfants dont 8 sont toujours en vie en 2021.