lundi 1 novembre 2021

Nos ancêtres dans la presse ancienne : A comme Amen

Cet article est écrit dans le cadre du ChallengeAZ 2021 insufflé par Sophie Boudarel en 2013 puis animé et géré par Geneatech depuis 2020.

 



Cette année, avec l'aide de la twittosphère, j'ai choisi de parler de nos ancêtres dans la presse ancienne.

 

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Croyez-vous aux miracles ? Moi, non, mais loin de moi l'idée de juger ceux pour qui c'est le cas. Chacun ses croyances. Mais voilà, pour ma part, je n'y ai jamais cru et encore moins depuis que j'ai pris connaissance de l'histoire d'Alice, la protagoniste de cet article.


A comme Alice

Mais qui est donc Alice ? c'est Alice Daisay, une des nièces de Jules Daisay dont j'ai tant et tant parlé sur ce blog, le sosa 58 de mes filles.

Alice Alexandrine Daisay est née dans le 4e arrondissement de Paris, le 16 avril 1877. Elle est la fille de Rodolphe, natif de Chambéry en 1835 et frère aîné de Jules, et de Marie Alexandrine Liger, native de Landivy (Mayenne) en 1853. Lui est cordonnier et elle, polisseuse. Ils se sont mariés dans le 10e arrondissement de Paris en 1869. En dehors d'Alice, ils ont eu comme enfants :

  • Une fille sans vie en 1870 ;
  • Pierre Émile, né en 1871, directeur d'école, époux de sa cousine germaine Jeanne Marguerite, fille de Jules Daisay ;
  • Lucie Jeanne, née en 1873, femme d'Alfred Henri Claude Denis.

Rodolphe meurt tragiquement en 1878 mais je ne m'étends pas sur le sujet car il fera l'objet d'un article à part dans ce Challenge AZ. Quant à Marie Alexandrine Liger, elle perd la vie en 1886 avant même d'avoir atteint l'âge de 33 ans. Je ne sais pas qui a élevé les enfants par la suite, je me garde cette recherche pour plus tard.


A comme Amen

 

Selon légende familiale, Alise était morte jeune et sans postérité mais sans plus de détail. Lors de mes premières recherches, je n'avais pas trouvé son acte de décès, que ce soit à Paris ou à Chambéry où elle aurait prétendument vécu brièvement. Plus tard, c'est un document découvert dans la bibliothèque de Geneanet, Histoire critique des événements de Lourdes, qui m'a permis d'avancer :

 

En page 449 de l'ouvrage : les poitrinaires de Villepinte

 

Dans cet ouvrage paru en 1896, on apprend donc deux informations importantes : Alice était malade et est décédée dans les trois ans qui ont suivi. Cela nous laisse penser qu'elle était partie à Lourdes dans l'espoir de guérir mais sans succès. 

Un autre document, issu de Gallica, La semaine religieuse du diocèse d'Alby, du 10 octobre 1896 vient corroborer cette histoire mais avec un espoir de guérison miraculeuse :

 


On comprend donc qu'Alice Daisay était malade de la poitrine depuis longtemps avec des complications tuberculeuses (lupus) et qu'elle est allée à Lourdes avec d'autres malades pour y subir des ablutions. Si les plaies visibles semblent avoir, on se sait comment d'un point de vue médical, disparu suite à cela, il n'en a été rien quant à sa pathologie pulmonaire ce qui confirme bien qu'elle est revenue à Villepinte aussi malade qu'auparavant. En revanche, certaines de ses camarades d'infortune ont eu plus de chance, elle seront d'ailleurs désignées comme « La série de Villepinte ».

A partir de là, il a été facile de retrouver son acte de décès : Alice s'est éteinte à l'asile Sainte-Marie de Villepinte (en Seine-Saint-Denis aujourd'hui) le 4 novembre 1898 à l'âge de 21 ans, et voici l'article de presse qui vient enfoncer le clou, au vitriol aurais-je envie d'ajouter, jugez vous-même :

 

Extrait de l'Univers du 31/08/1899 - Gallica

 

Guérison « miraculeuse » pour certaines, souffrances ou mort pour les autres, quoi qu'il en soit Alice est décédée après de longues années de souffrance. J'ignore où elle a pu être inhumée : son domicile officiel était dans le 14e arrondissement de Paris, 74 rue Denfert-Rochereau, correspondant aujourd'hui à l'Hôpital Saint-Vincent-de-Paul, mais il n'y a aucune trace de sépulture dans le tout Paris. Il faudra que je me renseigne quant au devenir des défuntes dudit asile Sainte-Marie, aujourd'hui établissement hospitalier.




 

6 commentaires:

  1. Quelle triste fin pour Alice !
    C'est bien d'en savoir autant sur son décès.

    Bel article. Au plaisir de lire la suite de ce challenge :)
    Thomas de Sacrés Ancêtres!

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  2. Quelle trouvaille ! C'est top d'avoir pu ainsi reconstituer sa fin de vie.

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  3. Article super intéressant !! Il était temps que la spirale négative fasse ses valises :)

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  4. Toutes ces trouvailles, un peu en demi teinte certes, permettent de cerner le fil de vie d'Alice

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  5. C'est un plaisir de lire tes recherches, vivement la suite !

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  6. Tout un ChallengeAz sur la presse ancienne, aurais-tu tant d'ancêtres sortis de l'anonymat ?

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