mardi 5 novembre 2019

Les patronymes rares de ma généalogie : D comme DAISAY

Bonjour fidèle lectrice, fidèle lecteur !


Pour ma première participation au Challenge AZ lancé par Sophie Boudarel (La Gazette des Ancêtres) en 2013 (voir ici), je me lance dans un thème a priori simple : les patronymes rares parmi les ancêtres de mes filles.

Je m'impose deux règles (que je m'autorise quand même à transgresser) :


  • Il faut que ce soit des ancêtres directs et non des collatéraux,
  • Moins de 100 naissances recensées en France sur la période 1966-1990 (selon INSEE/Geopatronyme).


Continuons avec la lettre D !


Patronyme : DAISAY
Nombre de naissances sur la période (1966-1990) : 5
Département le plus fréquent sur cette période : Ille-et-Vilaine
Nombre de naissances au XIXè siècle (Filae) : 69


Origine/Etymologie : L'origine de ce patronyme, parfois écrit Daizay, Desay, Daisaix, etc. selon les actes, est obscur. Il ne fait pas de doute que son foyer est savoyard mais son étymologie m'est inconnue à ce jour. Je l'ai parfois vu écrit Deisey voire D'eisey dans des actes très anciens mais je n'ai retrouvé aucun hameau avec un nom approchant. A noter que les individus portant le patronyme Daizay sont plutôt aindinois (Seyssel), non loin de la Haute-Savoie. Il existe également un foyer en Côte d'Or aux XVIIè-XVIIIè siècles.

Mes hypothèses actuelles restant dans le domaine du plausible :
  • Il pourrait s'agir d'individus venant de saix (du latin saxa, terrain rocheux). Il en existe aujourd'hui trois en Haute-Savoie : Les Saix Blancs à Vallorcine, Les Saix de la Calaz à la Chapelle-d'Abondance et les Saix de Bise à Novel. Seulement, ces lieux sont situés à plus de cent kilomètres de Rumilly où ont vécu nos premiers Daisay connus.
  • Il pourrait y avoir un lien avec la commune d'Aisey-sur-Seine, située en Côte-d'Or.


Plus ancien ancêtre de mon arbre : Antoine Daisay, sosa 1856 de mes filles, ayant donc vécu en Haute-Savoie, à Rumilly. Je n'ai pour l'instant retrouvé aucun acte le concernant directement. Il était marié avec Péronne Tissot.

Acte de mariage de Joseph Daisay, fils d'Antoine, avec Claudine Mery - Rumilly 1734 - Source AD74


Plus récent : Marie-Louise Daisay (Chambéry 1872 - id. 1950), sosa 29 de mes filles. Fille du peintre Jean-Marie dit Jules Daisay et de Marguerite dite Clotilde Roux. Elle était mariée avec Joseph Antoine Tamiatto (Confort 1862 - Nevers 1918), un Aindinois d'origine piémontaise, dont cinq enfants.


Marie-Louise Daisay - Archive familiale

Il y a tant à dire sur cette « dynastie » Daisay ! Si ce patronyme est purement savoyard, aujourd'hui il n'en existe plus qu'en Bretagne si bien qu'on serait tenté d'en lui attribuer l'origine. D'ailleurs, si un jour vous en rencontrez un, vous pouvez être sûr qu'il s'agit un cousin éloigné de mes filles.

Que s'est-il donc passé pour qu'il en soit maintenant ainsi ? Pour tenter d'expliquer, je vais partir de Joseph, sosa 928, né à Rumilly en 1712. Marié en 1734 dans la même ville avec Claudine Méry. Ils n'ont eu que des filles sauf Jean-Claude (Rumilly 1736 - Chambéry 1812).

Jean-Claude donc, seul garçon pouvant faire perdurer le patronyme, migre vers Chambéry où il se marie à trois reprises. Il a trois garçons avec sa première épouse Françoise Verollet (1730-1777) :
  • Gaspard (1766 - 1846), sosa 232, qui reste à Chambéry, on y reviendra.
  • Joseph (1769 - Gray 1827), maître bottier dans un régiment militaire, aucun de ses enfants ne naîtra dans la même commune ! Seuls deux garçons auront une descendance, l'un se mariera à Pont-à-Mousson (54) et l'autre à Chartres (28). Ils feront le même métier que leur père ! On y reviendra à la fin de ce billet.
  • Antoine (1773-1792), sans descendance.
Jean-Claude aura ensuite dix enfants avec sa deuxième épouse, Louise Gardien, six filles, quatre garçons dont deux morts en bas âge.
  • Seul Jean-Claude (1784 - Paris 1817) aura une descendance mais uniquement féminine !
J'en reviens à Gaspard, qui était cordonnier, métier fard chez les Daisay ! Il épouse Barbe Routen (1775-1857) en 1796 avec qui il a douze enfants dont quatre garçons seulement auront une descendance :
  • Antoine Jean-Baptiste (Chambéry 1797 - Paris 1830) : fait partie des victimes de la révolution de Juillet. Son nom figure sur la colonne place de la Bastille. Enfants morts en bas âge.
  • Pierre Antoine Étienne (Chambéry 1805 - id. 1876), on y reviendra.
  • Jean-Claude (Chambéry 1806 - Paris 1877) : s'est marié trois fois mais aucune postérité masculine !
  • Antoine (Chambéry 1813 - id. 1884) aura un seul fils, Michel Ambroise, décédé à Paris en 1901. Lui-même aura un seul fils, Gustave (1873-1938), directeur des établissements qui portent son nom, qui sera à l'origine de la branche rennaise existante aujourd'hui. Je ferai un billet sur ce dernier un jour prochain.

Gustave Jules Clément Daisay - Source : L'Ouest Éclair 1938

Atelier de confection militaire - établissements Daisay - Rennes - CPA trouvée sur Delcampe. Aujourd'hui ce bâtiment est utilisé par l'école d'architecture de Bretagne.



Pierre Antoine Étienne Daisay aura onze enfants avec Marie Bonnet (Crest 1813 - Chambéry 1888) mais seuls deux garçons auront une postérité :
  • Rodolphe (Chambéry 1835 - Luc-sur-Mer 1878) n'aura qu'un fils, Émile, qui épousera sa cousine germaine Jeanne, sans postérité masculine.
  • Jean-Marie, dit Jules, sosa 58 (Barberaz 1847 - id. 1900), artiste peintre et directeur des Beaux Arts de Chambéry, qui n'aura que deux filles, Jeanne et Marie-Louise, évoquées plus haut. J'écrirai sa biographie un jour...

Autoportrait de Jules Daisay - Source : musée de Chambéry via la base Joconde

Pour finir ce résumé, je reviens aux enfants militaires de Joseph Daisay, cité plus haut.
  • Marie François (Chambéry 1797 - Tarbes 1865), de lui seront issues :
    • Une branche nancéienne avec Jean Alexandre (Tarascon 1825 - Nancy 1867), éteinte aujourd'hui.
    • Une branche auscitaine avec Pierre Charles (Libourne 1829 - Auch 1874), éteinte également.
    • Une autre branche nancéienne avec Jean Alphonse Philippe (Stenay 1833 - Bayon 1914), marié avec une cousine Daisay et dont les enfants sont nés en Russie et en Ukraine. Branche éteinte récemment.
  • Jean-Claude (Chambéry 1799 - Saint-Cloud 1861), de lui seront issues :
    •  Une branche éparpillée avec Gabriel Joseph (Lunéville 1830 - Bordeaux 1870) car ses filles se marieront respectivement à Reims et à Bourges. Pas de postérité masculine.
    • Une branche parisienne avec Joseph Édouard Alexandre (Belfort 1833 - Paris 1872) qui aura un fils (Joseph) Alexandre, demi-frère de Gustave. Alexandre, dessinateur aussi talentueux que Jules, vivra 96 ans sans laisser de postérité.

Carte de répartition des Daisay réalisée avec Heredis


Voilà donc comment le patronyme Daisay s'est éteint progressivement pour ne laisser plus que la branche bretonne. Cette dernière risque d'ailleurs de connaître le même sort, les filles étant en surnombre par rapport aux garçons. A moins, qui sait, que cela devienne un matronyme ?

A demain pour la lettre E !

1 commentaire:

  1. Étude impressionnante, je suis admirative. Et très bien écrit comme toujours !

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