jeudi 2 novembre 2023

La généalogie en musique : « Born Dead »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

On continue avec la lettre B !




Bon, avec ce groupe et ce genre-là, je vous préviens, on ne fait pas dans la dentelle... Si vous avez les oreilles sensibles, mieux vaut passer votre chemin et vous contenter de la lecture de l'article ! Avec le titre « Born Dead », le groupe américain emmené par le regretté Chuck Schuldiner (1967-2001) voulait dénoncer le grand écart entre les sociétés occidentales et les pays du tiers-monde où la pauvreté et la faim sont omniprésentes, condamnant les individus à une mort prématurée, d'où l'intitulé de ce morceau agressif.




Court extrait des paroles et tentative de traduction :


« Brought to this world to wither away / Venus dans ce monde pour s'étioler
Naive about the ways of life is what they say / Naïfs sur les manières de vivre, c'est ce qu'ils disent
Millions live millions die, more are yet to come / Des millions vivent, des millions meurent, d'autres sont à venir
Living skeletons - where do they come from / Des squelettes vivants - d'où qu'ils viennent
Born dead into this world / Nés morts dans ce monde
To starve and rot in agony / Pour mourir de faim et pourrir dans l'agonie
Born dead into this world / Nés morts dans ce monde
It's their choice, why can't you see / C'est leur choix, pourquoi ne le voyez-vous pas ? »


Le lien avec ma généalogie


S'il y a bien des individus dont on parle peu dans les blogs de généalogie, c'est bien ceux qui n'ont pas eu la chance de vivre ne serait-ce qu'une journée sur cette Terre, les enfants mort-nés. En tant que généalogiste, c'est toujours déchirant d'en trouver un et de l'ajouter à son arbre d'autant plus à certaines périodes où c'était bien plus fréquent qu'aujourd'hui. Mais quid des familles qui l'ont réellement vécu ? Quid des familles qui ont dû le supporter plusieurs fois, voire qui n'ont jamais eu un seul enfant viable ?

Dans mon arbre, je les prénomme « Esv » pour Enfant sans vie sauf pour deux d'entre eux où j'ai su grâce à la transmission familiale comment elles auraient dû s'appeler. J'en compte 166 sur 19249 individus au moment où je tape ces lignes. Cela représente moins de 1% mais c'est évidemment déjà beaucoup trop d'autant plus que ça n'inclut pas les enfants décédés en bas âge.

Au niveau de la répartition géographique, cela donne ça :


Carte générée avec Heredis



Ces statistiques sont quelques peu biaisées car il y a quelques communes que j'ai dépouillées quasi entièrement. Il s'agit de :
  • Grougis (Aisne) : 128 « Esv » ;
  • Souclin (Ain) : 66 « Esv » ;
Pourtant, j'ai également dépouillé le village de Nizas (Hérault) et je n'y ai relevé que 6 enfants mort-nés rattachés à mon arbre. De même, à Viane / Gijounet (Tarn) où leur nombre est - heureusement - encore plus faible.

Enfin la période la plus touchée est la plus récente : de 1868 à 1923.



Les familles les plus touchées


Il y a donc des familles de mon arbre qui n'ont pas connu le bonheur de voir leurs enfants grandir ou très peu en comparaison avec le nombre de grossesses.

  • Pierre Gigaye, né vers 1670 : fils de Gengoulf et Marie Schmidt, sosa 4616 et 4617 de mes filles, de Fameck en Moselle. Pierre s'est marié 3 fois et a eu 14 enfants, dont :
    • 4 mort-nés ;
    • 6 décédés avant leur premier anniversaire ;
    • 4 au destin inconnu.

  • Christophe Bousse (1758-1837), messin, fils de Dominique et Marie Gigaye, sosa 576 & 577. Christophe s'est marié 2 fois et a eu 18 enfants, dont :
    • 3 mort-nés ;
    • 6 décédés avant l'âge de 7 ans.

  • Henri Baudin & Jeanne Marie Durochat, lointain collatéraux de mon berceau patronymique, Souclin (Ain), n'ont jamais eu la joie d'élever leurs enfants :
    • 3 enfants sortis sans vie.

  • Victor Bourdin-Grimaud, frère de mon AGP Joseph, cet homme à la vie tragique que j'ai narrée dans ce billet. Avec sa première épouse Marie Schibi, il a eu 9 enfants, dont :
    • 4 mort-nés ;
    • 3 décédés en bas âge ;
    • Seulement 2 qui ont atteint l'âge adulte et qui ont fini par le renier.

Allez, promis, il y aura des articles moins glauques dans ce challenge...


Bonus, du même artiste :








6 commentaires:

  1. Belle découverte d'un "blog de mec" grâce à Véro, j'aime beaucoup ton thème de challenge, très original.

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  2. J'ai beaucoup aimé cet article. Un de mes projets de recherche, c'est étudier la mortalité maternelle et infantile dans mon arbre.

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  3. Démarche originale. Je me demande si je ne vais pas suivre ce blog plus assidûment.

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  4. Ah ouais ça déchire, l'approche avec la genealogie nickel

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  5. Ah oui ça déchire ! Bel article monsieir

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  6. L'article et le choix de musique font un curieux mélange 😅. Je dirais simplement que ce n'est pas trop ma came (musicalement) mais je reste fan du concept.
    Votre article décrit bien la sensation que nous avons quand nous exhumons ces vies qui n'ont jamais commencées.

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