mardi 7 novembre 2023

La généalogie en musique : « Fin du bal »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

Par ici la lettre F !





Cyril Mokaiesh, jeune chanteur français d'origine libanaise largement influencé par des artistes comme Léo Ferré, délivre ici une chanson en duo avec Elodie Frégé, gagnante de la Star Academy 2003, tirée de son album Dyade écrit et composé durant le confinement. Celle-ci parle clairement de l'échec amoureux, de la rupture qui vire à l'affrontement entre deux amants malheureux. La partie d'échecs du clip en est la démonstration manifeste :





Court extrait des paroles


« Si c'était l'heure des amants malheureux
Si c'était l'heure du grand coup de feu
Si c'était l'heure de dévoiler son jeu
Si c'était l'heure de broyer du bleu
 
Si c'était beau, si c'était sale
Si c'était là, la fin du bal »



Le lien avec ma généalogie


Je vais évidemment vous parler de divorce. Celui de mon grand-père Marcel, que vous avez eu l'occasion de découvrir dans l'article précédent, d'avec sa première femme Marcelle Raymonde Trintignac (Aubervilliers 1912 - Amiens 1971). J'avais déjà écrit à propos de leur mariage ici, lors de mon enquête sur une photo coupée en deux (NDLR, je cherche toujours l'autre moitié) mais je n'avais pas évoqué leur divorce, rendu cinq ans plus tard, en 1937. Et ce ne fut pas à l'amiable, loin de là :



Ce genre d'annonce était monnaie courante en cas de séparation - source Gallica


Le jugement de divorce


Mais que s'est-il donc passé pour que Marcelle quitte le foyer ? C'est le jugement de divorce dont j'ai une copie conforme issue de mes archives familiales qui nous en apprendra un peu plus.





« [...] et après en avoir délibéré conformément à la loi ; jugeant en matière ordinaire et en premier ressort. Donne défaut contre la dame Bourdin-Grimaud, défenderesse qui n'a pas constitué avoué bien que régulièrement assignée. Et pour le profit : attendu que suivant exploit en date du vingt deux mai mil neuf cent trente sept, enregistré, le sieur Bourdin-Grimaud a formé une demande en divorce contre sa femme ; attendu qu'il résulte des faits et éléments de la cause que la dame Bourdin-Grimaud a une liaison coupable et a abandonné le domicile conjugal ; attendu que l'attitude de la femme gravement injurieux pour le mari et doit entrainer le divorce au profit de ce dernier [...] »

Premièrement, j'ai souvent remarqué dans les jugements de divorce que quand l'une des parties ne constitue pas d'avoué pour sa défense, le défaut est systématiquement donné contre cette dernière. Ensuite pour en revenir à l'affaire en elle-même, il faut remettre le contexte à son époque : dans une société fortement patriarcale, la femme était plus facilement accusée et d'ailleurs aucun élément à charge contre le mari n'est produit. En somme, on ne connait pas le comportement de mon grand-père qui aurait poussé son épouse à le quitter pour un autre. Personnellement, j'ai bien une petite idée mais je la garderai pour moi car loin de moi est l'idée de porter un jugement. O tempora, O mores.

Les deux ex-amoureux qui n'avaient pas eu d'enfant ensemble ont fini par se remarier : mon grand-père en 1945 avec ma grand-mère et Marcelle Trintignac en 1939 avec Fernand Riquet (Saint-Quentin 1911 - Marseille 1972), sa probable « liaison coupable » ?



Celle-là n'est pas coupée en deux. Normal : c'est ma grand-mère.




Bonus, du même artiste, avant de parler de divorce :






4 commentaires:

  1. Voilà un challenge très original et bien réussi !

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  2. Toujours difficile d'aborder les fêlures de ceux qui nous sont proches... On évite d'en dire trop... Et merci de ne pas oublier le lourd contexte patriarcal de l'époque : les jugements de divorce sont toujours à lire avec précaution. (Aujourd'hui encore d'ailleurs... Il y a parfois des concessions faites pour sauver l'essentiel, souvent des mensonges dans un sens ou un autre...). Très beau challenge, en tout cas, et très original 👍

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  3. Super article ... avec une musique que j'apprécie 😉

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  4. Magnifique article et la chanson est merveilleusement choisie

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