vendredi 3 novembre 2023

La généalogie en musique : « Chance »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

On continue avec la lettre C !




Voilà un morceau épique ! 7 minutes 50 de pur bonheur musical, si je puis dire car le thème de ce morceau est assez grave. Le groupe américain Savatage a voulu par ce dernier, il y a près de 30 ans maintenant, mettre en avant l'histoire d'un diplomate japonais en Lituanie, Sempo Sugihara. En effet, Selon le groupe, Chance parle de ce diplomate pendant la Seconde Guerre mondiale qui, dans la veine de la Liste de Schindler, a défié les ordres du gouvernement en signant des visas de sortie pour des milliers de réfugiés juifs – des réfugiés qui autrement auraient été envoyés dans des camps de concentration. La chanson examine ses pensées alors que les gens faisaient la queue devant l'ambassade.

Selon les notes de la pochette du CD :

Le producteur de Savatage, Paul O'Neill, a déclaré : « Il s'agit d'un homme qui a vu une opportunité de faire une bonne chose et l'a saisie.» En 1939, Sempo Sugihara a délivré des visas pour plus de huit mille personnes qui auraient autrement pu perdre la vie pendant l'Holocauste. O'Neill ajoute que bien qu'il ait été définitivement démis de ses fonctions gouvernementales et qu'il ait « passé le reste de sa vie à lutter pour gagner sa vie », Sugihara « n'a jamais regretté sa décision ».

Je vous recommande chaudement l'écoute de ce morceau dont j'ose comparer la qualité à celle de Bohemian Rhapsody de Queen :




Court extrait des paroles et tentative de traduction :


« See the Devil he is so intense / Tu vois le diable, il est si intense
See the Devil go and change his name / Tu vois le diable aller changer de nom
What's the going price of innocence / Quel est le prix de l'innocence
It can't be the same / Cela ne peut être pareil
Is it dark when the moon is down / Est-ce qu'il fait sombre quand la Lune est couchée ?
Is it dark with a single flame / Est-ce qu'il fait sombre avec une seule flamme ?
If there's glass falling all all around / S'il y a du verre qui tombe tout autour
I am not to blame / Je ne suis pas à blâmer

And this he knows if nothing more / Et c'est ce qu'il sait, si ce n'est rien de plus
That waiting in the dark like destiny / que cette attente dans le noir comme le destin
Are those who kissed the dogs of war / Sont ceux qui ont embrassé les chiens de guerre
And there is no tomorrow / Et il n'y a pas de lendemain
No tomorrow / Pas de lendemain
Take a chance / Tente ta chance ! »


Le lien avec ma généalogie


Je vais donc vous narrer l'histoire d'un résistant de la Seconde Guerre Mondiale dont les actions - tout comme celles de milliers d'autres héros de guerre - ont été autant héroïques que sa fin tragique : Henri Robert Leroy (1911-1944).


Naissance et famille


Henri Robert Leroy naît le 19 juillet 1911 à Fargniers, commune de Tergnier dans l'Aisne. Il est le fils d'Alfred Athanase Leroy (Montcornet 1883 - Chauny 1959), maréchal-ferrant et employé au chemin de fer, et de Maria Laëtitia Gabrel (Clastres 1883 - Chauny 1958). Il exercera la profession de serrurier. Il le deuxième enfant d'une fratrie de quatre dont :
  • Suzanne Alfréda Germaine (Fargniers 1909 - La Fère 1975) ;
  • Gilberte Simone (Fargniers 1913 - Saint-Quentin 2007) ;
  • André Mario (Condé-en-Brie 1919 - Argelès-sur-Mer 1996).
Tous les quatre sont les cousins issus de germains de ma grand-mère paternelle Giselle Bousse :


Lien de cousinage entre Henri Leroy et ma grand-mère - arbre Geneanet


Le 23 décembre 1933, Henri Leroy se marie à Saint-Quentin (pas en Yvelines) avec Marcelle Henriette Eugénie Domont (Gauchy 1908 - Saint-Quentin 2006) dont le frère, Marceau, a épousé la sœur d'Henri, Simone. Ensemble, ils auront une fille unique, Yvette Henriette (Albert 1936 - Saint-Quentin 2012).


Alfred Leroy, père de Henri - Archive personnelle



La Guerre, l'occupation, la Résistance


Avant la guerre, Henri, résidant à Albert (Somme) avec sa famille, réalise son service militaire au 43e régiment d'infanterie à Lille où il terminera au grade de caporal. Puis, après l'éclatement du conflit, il sera affecté spécial envoyé à Gaillon (Eure) en avril 1940 par l'usine d'aviation de Méaulte (Somme) où il reviendra en juillet de la même année une fois l'usine tombée aux mains des Allemands.



Henri Leroy alors au service militaire - photo fournie par J.Y. Sclavon*



Et c'est là que commenceront ses actes de bravoure qui dureront trois ans... Son dossier d'homologation d'appartenance aux FFI fait état d'innombrables actions pour saboter et désorganiser les travaux de l'ennemi :
  • Fausses cartes de travail ;
  • Faux papiers d'identité pour des personnes recherchées par la Gestapo ;
  • Diffusion de tracts et de journaux clandestins ;
  • Sabotage de voies ferrées (lignes Paris, Lille et environs) :
    • Destructions de pylônes à Albert ;
    • Attentats sur les voies ;
    • Incendie d'un poste d'écoute et repérage...


Une des pièces qui ont conduit à son homologation - source SHD Vincennes


Malheureusement, ses activités n'étaient pas sans risques et notre cousin a fini par être dénoncé. Arrêté à Albert le 17 novembre 1943 par la Gestapo, il tente de s'enfuir mais sera grièvement blessé au ventre. Transféré à l'asile de Dury (toujours dans la Somme), occupé par les Allemands, il y meurt de ses blessures le 12 janvier 1944. Son corps sera retrouvé en septembre 1944 avec trois autres dans une fosse creusée dans l'enceinte. Aujourd'hui il s'agit de l'hôpital Philippe-Pinel sur un mur duquel une plaque commémorative a été apposée.


Un des documents qui relate son arrestation - Source SHD Caen

 
« Tué au combat », Henri Leroy sera reconnu « mort pour la France » à titre militaire, et homologué FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) et DIR (Déporté/Interné Résistant). La médaille de la Résistance lui sera attribuée à titre posthume (décret du 18 mars 1970, JO du 12 mai).



Plaque commémorative à l'Hôpital de Dury - Source Maitron



* Jean-Yves Sclavon est le petit-fils de Henri Robert Leroy. Merci à lui pour m'avoir transmis cette photo, entre autres.


Bonus, du même groupe :





2 commentaires:

  1. Le visuel laissait supposer le pire 🙃 Surprise ! C’est écoutable 😊 Tu as raison il y a du Queen là dedans. Merci pour la découverte.

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  2. Argh le morceau est trop long pour la lecture 😂. Très bel article ! et je suis d'accord avec Béatrice et vous Renaud, il y a du Queen la dedans.
    GénéaGallo

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