samedi 11 novembre 2023

La généalogie en musique : « Joe's dream »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

En avant la lettre J !





Derrière ce curieux nom (Bâton pour les cils), se cache en réalité une seule et unique personne : Natasha Khan, musicienne et autrice-compositrice multi-instrumentaliste, qui œuvre dans un style de pop-rock indépendant/alternatif. The Bride est son quatrième album et son thème est centré sur le mariage avec toutes les craintes ou espoirs qu'il entraîne. Le titre « Joe's dream » est plutôt tourné vers le cauchemar car selon l'artiste la chanson parle de Joe, le marié racontant à la mariée un rêve inquiétant qu'il a fait la nuit avant leur mariage. Il craignait que quelque de mal n'arrive.



Court extrait des paroles et traduction :

« I'm falling in love / Je tombe amoureux
(Don't say goodbye) / (Ne dis pas au revoir)
I'm falling like a star from above / Je tombe comme une étoile d'en haut
(Don't say goodbye) / (Ne dis pas au revoir)
And I finally found my pot of gold / Et j'ai finalement trouvé mon pot d'or
(Don't say goodbye) / (Ne dis pas au revoir)
And now I can see just what my heart can hold / Et maintenant je peux voir ce que mon cœur peut contenir
But what does it mean? / Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
The bad things that I've seen / Les mauvaises choses que j'ai vues »


Le lien avec ma généalogie


Il se trouve que j'ai un couple d'ancêtres qui a vécu un réel cauchemar et le jour de leur mariage ne fut guère un moment de fête. Non, c'était un mariage en urgence comme je l'ai déjà narré lors d'un RDV ancestral. Je reviens donc sur eux plus en détail aujourd'hui. Il s'agit de Charles Octave Bernoville et de Célestine Marie Augustine Doyen, sosas 34 et 35 de mes filles.


Charles Octave Bernoville


Charles est né le 17 décembre 1862 à Grougis (Aisne). Il est le fils de Jean-Baptiste (Mennevret 1819 ou 1825 - Grougis 1875), manouvrier - je reviendrai sur lui pour la lettre U - et de Henriette Octavie Pelletier (Grougis 1831 - Guise 1910), dévideuse. Il est pénultième enfant d'une fratrie de six enfants :
  • Jean Baptiste (Bernoville 1852 - Grougis 1857) ;
  • Jean Baptiste (Grougis 1855 - Sains-Richaumont 1927), époux d'Eugénie Nicolas puis de Julie Jamart ;
  • Armandine Eugénie (Grougis 1858 - id. 1859) ;
  • Henri Achille (Grougis 1859 - Guise 1947) ;
  • Jean Baptiste (Grougis 1865 - Saint-Quentin 1952), époux de Marie Lucie Hauet.

Charles Octave grandit au sein d'une famille plutôt pauvre, l'une des raisons pour lesquels il n'aura guère d'instruction comme en atteste sa fiche matricule. En revanche il exercera le métier de tisseur comme de nombreux hommes et femmes de la région. Il sera par ailleurs dispensé de service militaire, ayant déjà un frère au service en temps de paix :



Extrait de la fiche matricule de Charles Octave Bernoville - Source AD Aisne



Célestine Marie Augustine Doyen


Célestine voit, quant à elle, le jour le 26 août 1861 à Grougis également. Elle est la fille de Louis Théodore (Le Sourd 1832 - ap.1905), tisseur et Joséphine Artémise Céline Boulet (Lesquielles-Saint-Germain 1841 - Grougis 1904), tisseuse. Elle est l'aînée d'une fratrie de huit enfants (plus un sans vie) :
  • Louis Eugène (Grougis 1863 - Paris 1902), époux d'Elise Museux puis de Virginie Mennesson ;
  • Jules Arsène (Grougis 1870 - Flavigny 1942), époux de Fromentine Potentier ;
  • Dulcinée (Grougis 1873 - ?), épouse de Pierre Danjou puis d'Augustin Delannoy ;
  • Emile Ernest (Grougis 1875 - ap.1924) ;
  • Eugène (Grougis 1879 - Morcourt 1946), époux de Marie Mennechet ;
  • Marthe (Grougis 1881 - Saint-Denis 1970), épouse d'Eugène Mourotte puis compagne de Joseph Heitzmann ;
  • Marie-Louise (Grougis 1884 - Saint-Quentin 1959), épouse de Théodat Dégremont.

Contrairement à son père et à son futur mari, elle saura écrire mais exercera le même métier qu'eux, celui de tisseuse.

En 1884, Célestine met au monde un enfant naturel, Narcisse Augustine (Grougis 1884 - Saint-Quentin 1924) - j'y reviendrai pour la lettre X - qui naît au domicile de ses parents. Elle est déclarée par le père de Célestine, son frère Louis Eugène et un voisin. On ignore à ce moment-là l'identité du géniteur.

En 1886,  une deuxième petite fille voir le jour également au domicile de Louis Doyen, qui la déclare ; il s'agit de mon arrière-grand-mère Marie Céline (Grougis 1886 - Paris 1954). Là non plus, aucun indice sur l'identité du père.


Le mariage


Le premier février 1888, Célestine est de nouveau enceinte et le terme est proche. C'est ce jour-là qu'elle doit se marier avec Charles Octave Bernoville mais au lieu d'avoir lieu dans une église ou à l'hôtel de ville de Grougis comme il se doit, la cérémonie se déroule au domicile de l'époux. En effet, l'état de santé de ce dernier l'empêche de se déplacer sans encourir un grave danger :



Extrait de l'acte de mariage indiquant le déplacement au domicile du marié - Source AD Aisne



C'est à ce moment-là que les époux légitimisent les deux premières filles nées deux et quatre ans auparavant ainsi que le troisième à naître. Charles Bernoville est-il le père biologique des trois enfants ? Aucune certitude mais peu importe, son acte permit à ces enfants d'avoir un avenir, du moins les deux premiers. En effet, si Eugène Octave Bernoville naît bien deux semaines plus tard celui-ci mourra à l'âge d'un an.


La fin


Dans son malheur, Charles ne verra pas son fils mourir car c'est lui-même qui part définitivement le premier, un mois à peine après le mariage, le 7 mars 1888. C'est dire si ce dernier était urgent. Quant à Célestine, elle les rejoindra tous les deux le 23 novembre 1889. 
Quelle maladie a fauché Charles à l'âge de 25 ans ? Dans le RDV ancestral, j'évoquais la petite vérole mais je n'en ai aucune certitude, n'ayant pas retrouvé d'écrit sur ces années-là à Grougis. C'est tout juste si on constate un pic de décès en 1888 mais ce n'est pas flagrant :

  • 1886 : 18 décès ;
  • 1887 : 21 décès ;
  • 1888 : 26 décès ; année du décès de Charles ;
  • 1889 : 16 décès ; année du décès d'Eugène puis de Célestine ;
  • 1890 : 22 décès.
Quant à Célestine, serait-ce le chagrin qui l'emporta ?



En bonus, de la même artiste :




2 commentaires:

  1. J'ai déjà vu des recensements qui indiquent, en première ou dernière page, si le village a été traversé par des catastrophes, épidémies, etc..

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