vendredi 24 novembre 2023

La généalogie en musique : « Undead »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

On continue avec la lettre U !






Tad Morose est un groupe suédois fondé dans les années 90 et évolue dans un style apparenté au Heavy Metal. Ici, c'est plus le titre de la chanson que son contenu - qui est d'ailleurs assez sibyllin pour moi - qui m'intéresse. Undead, chanson éponyme de l'album sorti en l'an 2000, signifiant tout simplement « Mort-vivant ». 






Court extrait des paroles et traduction :


« Empty shelves, hollow corridors / Des étagères vides, des couloirs creux
A daunting smell, never felt before / Une odeur intimidante, jamais ressentie auparavant
Compassion breaking down / La compassion s'effondre
In time we lose ourselves, anyway / Avec le temps, nous nous perdons, de toute façon »



Le lien avec ma généalogie


Vais-je donc vous narrer l'histoire d'un mort-vivant ? Non, évidemment, mais on n'en est pas loin. Il s'agit du sosa 68 de mes filles qui s'appelait officiellement Jean-Baptiste Charlemagne Bernoville, un manouvrier axonais, décédé pour de bon à l'âge de 50 ans le 13 mars 1875 à Grougis (Aisne). Pourquoi écris-je « pour de bon » ? Eh bien, vous allez voir.


Eléments d'Etat Civil


J'ai découvert l'identité de ce sosa 68 en premier lieu sur l'acte de mariage de son fils Charles Octave Bernoville et de Célestine Marie Augustine Doyen, sosa 34 & 35 de mes filles, mariés à Grougis en 1888, couple déjà protagoniste d'un de mes rares RDV ancestraux et de l'article de la lettre J de ce challengeAZ . Sur cet acte, il est indiqué que Charles est le fils « majeur de feu Jean Baptiste Bernoville décédé le treize mars mil huit cent soixante quinze [...] », et d'Octavie Pelletier, sa veuve.
Ni une, ni deux, je me suis précipité sur son acte de décès, sur lequel cette fois il est nommé Jean Baptiste Charlemagne, décédé à l'âge de 50 ans, ce qui situe sa date de naissance autour de 1825, et époux de Henriette Octavie Pelletier.
Toujours à Grougis, je retrouve son acte de mariage en 1864 avec ladite Pelletier. Il s'appelle toujours Jean Baptiste Charlemagne et est dit alors natif de Mennevret, en date du 13 février 1825. Je retrouve ensuite l'acte de naissance sans aucun problème.
Les trois actes principaux « NMD » en poche, je passe à la quête d'un autre sosa. Je précise que ces recherches ont eu lieu la première année de ma découverte de la généalogie, j'étais alors ultra néophyte et ne pensais pas encore à autre chose que les « NMD ».


L'apparition du problème


Mais voilà, après des années d'expérience, on commence à s'intéresser plus en profondeur à nos ancêtres et à leurs collatéraux. Je me suis donc intéressé à la fratrie de notre héro du jour en feuilletant toutes les pages des registres de Mennevret pour éviter d'en oublier. Je n'étais pas au bout de mes peines !
Notre Jean Baptiste était le fils de Pierre Joseph Bernoville et Thérèse Florence Flamand (ou Flament), mariés en 1808 à Vénérolles. Pierre Joseph était veuf d'Augustine Roget avec qui il avait eu deux filles.
Attention, suivez bien la chronologie qui va suivre :
  • 13 juillet 1810 : naissance de Pierre Joseph (le 1er);
  • 17 septembre 1810 : décès de Pierre Joseph  (le 1er);
  • 18 septembre 1810 : naissance de Flore (+1853). En réalité, elle n'a pas d'acte de naissance. Il s'agit d'un acte de notoriété indiqué sur son acte de mariage. Cette date de naissance est évidemment irréaliste ;
  • 9 juillet 1813 : naissance de Pierre Joseph (+1882, le 2e) ;
  • 17 mars 1815 : naissance de Marie Catherine Ismérie (+1883);
  • 15 juin 1817 : naissance de Marie Marguerite Julie (+1858);
  • 13 octobre 1819 : naissance de Jean-Baptiste Théodore Arnould ;
  • 24 août 1822 : naissance de Pierre Joseph (le 3e, le 2e étant toujours bien vivant !) ;
  • 13 février 1825 : naissance de Jean-Baptiste Charlemagne ;
  • 22 septembre 1825 : décès de Jean-Baptiste Charlemagne. Hein, pardon ? Le même qui est soi-disant décédé 50 ans plus tard ? On a un problème.


Jean-Baptiste Charlemagne, fils de Pierre Joseph Bernoville et Thérèse Florence Flamand est décédé à l'âge de 7 mois. Pas de doute possible, ce n'est pas un homonyme.



Donc, Jean-Baptiste Charlemagne est mort deux fois, à 7 mois puis à 50 ans. Etonnant, non ?


Usurpation d'identité à l'insu de son plein gré ?


Non. Et pour tenter de comprendre ce qui s'est passé, il faut regarder l'acte de naissance de tous les enfants de Jean-Baptiste Bernoville et de Henriette Octavie Pelletier qui tous, à l'exception du dernier, sont nés avant leur mariage.
  • 1er enfant : Jean-Baptiste (1852-1857) : le déclarant est son père Jean-Baptiste, âgé de 33 ans ;
  • 2e enfant : Jean-Baptiste (1855-1927) : le déclarant est son père Jean-Baptiste, âgé de 36 ans ;
  • 3e enfant : Armandine Eugénie (1858-1859) : le déclarant est son père Jean-Baptiste, âgé de 38 ans ;
  • 4e enfant : Henri Achille (1859-1947) : le déclarant est son père Jean-Baptiste, âgé de 39 ans ;
  • 5e enfant : Charles Octave (1862-1888) : le déclarant est son père Jean-Baptiste, âgé de 43 ans ;
  • 6e enfant : Jean-Baptiste (1865-1952) : le déclarant est son père Jean-Baptiste, âgé de... 39 ans !

On aura donc remarqué qu'à la déclaration des 5 premiers enfants, Jean-Baptiste père serait né aux alentours de 1819-1820 alors que pour le dernier, il a subitement rajeuni pour correspondre à la date de naissance donnée lors de son mariage 1 an plus tôt. Autre remarque : sur aucun des actes n'apparaît son dernier prénom supposé de Charlemagne. Il n'apparaît uniquement que sur ses actes de mariage et décès.

Trêve de suspens : qui est né en 1819 ? Un autre Jean-Baptiste ! Théodore Arnould. Je me demande bien pourquoi, je n'ai retrouvé aucun autre acte le concernant. Mon hypothèse est la suivante : mon Jean-Baptiste connaissait très bien son âge lorsqu'il a déclaré ses premiers enfants mais lorsqu'il s'est marié par la suite, il a dû produire son acte de naissance auprès de la mairie de Grougis. La mairie de Mennevret ayant probablement recherché l'acte à rebours dans les registres s'est arrêté au premier Jean-Baptiste Bernoville fils de Pierre Joseph et de Thérèse Flamand qu'elle a trouvé. Ce faisant, notre sosa 68 a usurpé bien involontairement l'identité de son frère décédé.

A l'heure actuelle, je n'ai pas corrigé mon arbre généalogique. J'avoue être assez embêté, n'ayant pas la preuve formelle de ce que j'avance bien que la probabilité soit très élevée. Pour l'instant, le Jean-Baptiste sosa 68 garde ses prénoms et date de naissance officiels...


Bonus, du même artiste :




2 commentaires:

  1. Tu as tres probablement raison à la lecture de cet article. Si tu mets les raisons de tes choix en commentaires tu alimenteras la postérité. Up !

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  2. on rencontre souvent ce genre de problèmes malheureusement mais d'un coté ça enrichit nos recherches, nous obligeant à toujours chercher plus loin

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