jeudi 16 novembre 2023

La généalogie en musique : « Nicolas »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

Lettre N, avance-toi !





J'ai découvert William Sheller, génie de la musique classique qui s'est tourné vers la musique pop/rock avec le succès qu'on lui connait, très jeune, en 1989. A l'époque, c'est la chanson « Nouveau Monde » qui tournait en boucle sur MCM et j'en étais friand. J'aurais pu d'ailleurs utiliser cette chanson pour évoquer mes ancêtres partis pour les USA mais cela fera l'objet d'un article spécial quand j'aurai considéré avoir terminé cette recherche.
Revenons donc à « Nicolas » qui semble parler d'un enfant placé ponctuellement ou bien à long terme dans une famille d'accueil ce qu'il n'apprécie guère.






Court extrait des paroles :


« On se présente un peu
Voici l'enfant qu'on vous laisse
Dis bonjour au monsieur
Il a la main bien épaisse
La dame ajuste son col bleu
Comme on est bien ici
Mais Nicolas y veut pas qu'on l'emmène
Tout c'qu'il a dans sa tête
C'est qu'il veut rentrer chez lui
J'veux pas rester ici »


Le lien avec ma généalogie


Eh bien, je vais encore vous parler de mon arrière-grand-père Joseph Bourdin-Grimaud qui a déjà été le protagoniste de plusieurs articles sur ce blog :
Dans ce présent article, pour coller au thème de la chanson de W. Sheller, je vais revenir sur son placement en famille d'accueil suite à son abandon par sa mère à l'Assistance Publique de Paris. Il venait de perdre son père et était alors âgé de 12 ans.



L'Assistance Publique de Paris


Jeanne Nard (Saint-Bonnet-Elvert 1846 - Paris 1921), la mère de Joseph, perd son mari Julien, né dans l'Ain en 1850, en 1892 et, ne pouvant subvenir aux besoins de ses deux enfants, décide de les placer à l'Assistance Publique de Paris. On peut trouver la trace de ce placement sur le site des archives départementales de Paris depuis récemment, les registres chronologiques (1689-1930) ayant été mis en ligne. Il faut d'abord rechercher leur matricule dans les répertoires alphabétiques qui eux, sont en ligne depuis quelques années :


Matricules des deux frères qu'on retrouve en 1894 - Source AD Paris


Ensuite, on passe au registre en saisissant l'année et le numéro de matricule :




 Et on obtient ainsi l'entrée dans le registre :


Cote D4X4 75 - AD Paris



C'est là qu'on apprend que Joseph a été envoyé dans la campagne de Saulieu (Côte d'Or). Pour consulter le dossier en détail, il faut se rendre aux AD.



Sa famille d'accueil


Comme évoqué dans le premier article à son sujet, c'est surtout grâce à son livret militaire que j'ai su où il avait vécu son adolescence, car son dossier de l'Assistance est beaucoup moins fourni que celui de son frère. Il a donc été placé à Clamerey, petite commune rurale située à une vingtaine de kilomètres de Saulieu, toujours en Côte d'Or.
Grâce aux recensements qui sont en ligne sur le site du département correspondant, j'ai pu découvrir sa famille d'accueil qui l'a tout de même pris comme domestique. Nourriture et logis contre travail, c'est bien normal !



Extrait du recensement de Clamerey de 1896 - Source AD Côte d'Or



Joseph résidait donc dans une exploitation agricole, la ferme de Bellevue, chez la famille Bizot, composée de :
  • Jean-Baptiste Bizot (Fontangy 1844 - Clamerey 1914), fermier ;
  • Jeanne Victorine Blandin (Noidan 1855 - Sussey 1947), son épouse ;
  • Marie Bizot (ca. 1880 -?), leur fille ;
  • Marcel (Clamerey 1881 - 1930), leur fils, marié à Hortense Héliot en 1911, dont 3 enfants ;
  • Paul dit Abel (Clamerey 1884 - ?), leur fils, marié à Marie Lucien Gaulon en 1921, dont 2 enfants ;
  • Marie (Clamerey 1886 - Dijon 1977), leur nièce, mariée en 1910 à Félix Louis Dumont ;
  • Jacques (Fontangy 1815 - Clamerey 1905), père de Jean-Baptiste ;

En plus de Joseph, la famille a trois autres domestiques :
  • Jean-Baptiste Gentilhomme, âge de 33 ans, cultivateur ;
  • Pierre Leveau, âgé de 18 ans, a priori né à Vianges (Côte d'Or) en 1878, d'une mère célibataire ;
  • Marie Loitron, âgée de 16 ans.

Je ne sais pas si le Nicolas de la chanson a pu rentrer chez lui comme ce fut le cas pour Joseph qui, une fois son service militaire passé et la majorité acquise, est rentré dans sa commune natale de Pantin où sa mère résidait toujours. Au regard de ce que j'ai narré dans le premier article ci-avant évoqué, il est probable qu'il ait eu une petite discussion avec cette dernière.

A ce jour, je n'ai trouvé aucun indice pouvant démontrer que Joseph a gardé contact avec la famille Bizot.


En bonus, forcément, le « Nouveau Monde »







4 commentaires:

  1. Quand la misère pousse à l'abandon ... Traumatisant tant pour les petits que pour les parents

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  2. Très belle chanson, comme tout l'album de Sheller. Tu as bien choisi pour ce sujet.

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  3. Je valide l’accompagnement musical 😉 Un article que je vais faire lire à ma direction qui impose la destruction de documents au moment d’archiver les dossiers d’enfants de l’ASE… parce que c’est la loi 🙄🙄. Bon, quand je peux je remets les docs en douce dans le carton d’archives, déformation de généalogiste…

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  4. La chanson va très bien avec l'article

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