samedi 4 novembre 2023

La généalogie en musique : « Disposable Heroes »

En 2022, je n'avais eu ni le temps ni l'inspiration pour me lancer dans ce grand défi qu'est le ChallengeAZ mais pour cette année 2023, j'ai trouvé une idée grâce à @Stefieh37. En effet, pour son propre ChallengeAZ 2022, elle avait décidé de combiner sa passion du cinéma horrifique à celle de la généalogie et avec brio ! 

Alors, pour ma part, je vais vous faire découvrir une partie de mes goûts musicaux à travers 26 titres d'artistes divers et (a)variés, le tout avec un lien plus ou moins capillotracté avec la généalogie de mes filles.

On continue avec la lettre D !






Metallica est un groupe qu'on ne présente plus, même aux plus réfractaires du style. C'est un mastodonte de la scène Metal depuis le début des années 80. « Disposable Heroes » est le quatrième morceau de l'un des plus aboutis de leurs albums : Master of Puppets. Par cette chanson, les auteurs voulaient dénoncer la futilité de la guerre ou l'esclavagisme moderne des hommes pour le compte des gouvernants.






Court extrait des paroles et traduction :


« Soldier boy, made of clay, now an empty shell / Jeune soldat, fait d'argile, maintenant une coquille vide
Twenty-one, only son, but he served us well / Vingt et un ans, seulement un gamin, mais il nous a bien servis
Bred to kill, not to care, do just as we say / Élevé pour tuer, sans s'en soucier, pour faire ce que nous disons
Finished here, greeting death, he's yours to take away / Fini ici, saluant la mort, c'est à toi de l'emmener »


Le lien avec ma généalogie


Il est attribué à Paul Valéry la citation suivante : « les guerres, ce sont des gens qui ne se connaissent pas et qui s’entre-tuent parce que d’autres gens qui se connaissent très bien ne parviennent pas à se mettre d’accord », et je suis plutôt en phase avec ce propos. Et je suis loin d'être le seul généalogiste ayant au moins un ancêtre et/ou un collatéral tombé durant l'une des deux plus grandes guerres qu'a connu l'Humanité. Je vais donc vous citer quelques uns d'entre eux, morts pour la France au tout début de la Grande Guerre, à peine enrôlés, déjà tués.


Clovis Eloi Conort (1888-1914)


Cet arrière-arrière-grand-oncle cévenol de mes filles a déjà fait l'objet d'une vidéo pour la lettre W de mon ChallengeAZ 2021, je vous la rediffuse ici :




Paul Marius Eloi Conort (1892-1914)


Paul Conort est le cousin issu de germains du précédent. Il est né le 10 avril 1892 à Saint-Jean-de-Valériscle (Gard) de François Auguste Conort (1858-1941) et de Béatrix Ginoux (1864-1899). Il exercera la profession de mineur, métier très répandu à son époque et dans la région.

Bon pour le service, il intègre le 99e Régiment d'Infanterie en 1913 puis sera mobilisé pour la Grande Guerre. Il disparait le 20 août 1914 à Bellefosse (Bas-Rhin) durant une attaque allemande*, seulement 20 jours après le début du conflit. Il sera finalement déclaré décédé par jugement en 1920.



La courte vie de Paul Conort résumée en 3 lignes sur sa fiche matricule - source AD Gard


* Pour en savoir plus sur les trois jours de Bellefosse, voir ici, site dédié au 99e RI.


Emilien Ernest Saussol (1888-1914)


Emilien Saussol est un lointain collatéral (par alliance) de mes filles via son mariage avec Marie Thérèse Augustine Léonie Cavalier descendante d'Etienne Cavalier et Marguerite Pugès, sosa 438 et 439 de ma progéniture. Ces protagonistes sont tous des enfants de Nizas (Hérault), commune natale de mon beau-père.
Sauf Emilien Saussol qui, lui, est né à la Rivaldié de Luicon, hameau de Réquista dans l'Aveyron, en 1888. Il est le fils de Jean François Saussol et de Victoire Rosi. Il épouse la Nizaçoise Marie Thérèse Cavalier à la fin de l'année 1913 et le 6 juillet 1914 naîtra leur fille Odette.
Mais moins d'un mois plus tard, Emilien est mobilisé, comme tant d'autres, au 58e Régiment d'Infanterie, tout comme Clovis Eloi Conort par ailleurs. Et tout comme ce dernier encore, il disparaitra durant la tristement célèbre bataille de Lagarde (Moselle) le 11 août 1914. Sa fille avait tout juste un mois.



Fiche extraite du site « Mémoire des Hommes » du SHD



Joseph Vincent (1855-1914)


A la différence des trois premiers protagonistes, il ne s'agit pas ici d'un soldat mais d'un civil ; cependant son destin sera tout aussi tragique.

Joseph Vincent (dit Paul) était le cousin issu de germains de Paul Victor Bousse, sosa 36 de mes filles. Il est né le 21 août 1855 à Nomeny (Meurthe-et-Moselle), de Jean-Baptiste Leopold (1828-1907) et d'Anne Bonjour (1830-1909). Cultivateur, il se marie en 1884 dans la même commune avec Geneviève Victorine Clément (1863-1939) avec il n'aura que deux enfants viables sur six.

Nomeny sera un village martyr de la guerre. En effet, le 20 août 1914, plusieurs régiments bavarois reçurent l'ordre de bombarder, envahir puis incendier le village. Le bilan est terrible : 55 morts dont Joseph Vincent et plus de 200 bâtiments détruits. 

D'après les sources, dont Wikipedia, cet acte purement barbare est la conséquence de représailles, des civils ayant tiré sur les soldats allemands.



Monument aux martyrs de Nomeny - photo d'Alain Dandréa sur Geneanet




Bonus, du même groupe, sur le même thème :




3 commentaires:

  1. Admirative de comment tu as réussi à lier ta généalogie à des morceaux musicaux. J’aime beaucoup le plan utilisé chaque jour. C’est clair ! 🙂

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  2. Je pense souvent à cette phrase de Valéry, et le titre que tu as choisi, c'est tellement ça...😢

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  3. J'adore cette manière de présenter sa généalogie en mêlant deux passions

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